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Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, attend "que Lactalis nous amène les preuves irréfutables qu’elle fait tout ce qui est nécessaire"

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert était l'invité de Jean Leymarie, jeudi sur franceinfo, afin d'évoquer la vente de lait infantile contaminé et avant de recevoir les acteurs de la grande distribution.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
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Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, le 27 novembre 2017, à Pomacle dans la Marne. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

"Tout ce qui est en vente aujourd’hui, et qui ne fait pas partie des productions de Lactalis, est sûr et sain", a déclaré, jeudi 11 janvier sur franceinfo, Stéphane Travert. Pour le ministre de l'Agriculture l'affaire du lait infantile contaminé "n'est pas acceptable". Stéphane Travert attend "que Lactalis nous amène les preuves irréfutables qu’elle fait tout ce qui est nécessaire pour rendre propre et saine l’usine de fabrication des laits infantiles d’une part et qu’elle soit en capacité de nous apporter la preuve que les laits infantiles qu’elle produira demain seront en mesure d’être vendus en parfaite sécurité", a ajouté le ministre au micro de franceinfo.

franceinfo : Est-ce qu’aujourd’hui tous les laits infantiles en vente sont des laits sûrs ?

Stéphane Travert : Aujourd’hui, la France est un pays qui doit absolument pouvoir vendre à nos consommateurs des produits dont la traçabilité est irréprochable. L’affaire Lactalis n’est pas acceptable, parce que dès l’alerte du 1er décembre, tous les services de l’État ont été totalement mobilisés au niveau national. Mais oui, aujourd’hui vous pouvez acheter du lait infantile en toute sécurité, mais pas les marques de Lactalis car elles seront retirées de la vente aujourd’hui. Il y a d’autres groupes qui produisent du lait infantile et qui peuvent le vendre sans difficulté. Tout ce qui est en vente aujourd’hui et qui ne fait pas partie des productions de Lactalis est sûr et sain.

Lactalis a répondu en expliquant que l’entreprise a été exemplaire en prévenant les services de l’Etat des difficultés qu’elle rencontrait. Selon vous, l'entreprise est-elle exemplaire ?

Lactalis doit être responsable de la qualité sanitaire des produits qu’elle met sur le marché. Elle doit mettre en œuvre un plan précis, un plan de maîtrise des risques et assurer sa bonne réalisation grâce à un certain nombre d’autocontrôles. Je ne suis pas convaincu, ce soir. Il n’y a rien de nouveau. Nous attendons que Lactalis nous amène les preuves irréfutables qu’elle fait tout ce qui est nécessaire pour rendre propre et saine l’usine de fabrication des laits infantiles d’une part et qu’elle soit en capacité de nous apporter la preuve que les laits infantiles qu’elle produira demain seront en mesure d’être vendus en parfaite sécurité. À ce jour, nous n’avons pas ces preuves. Il y a d’abord une commission d’enquête pour trouver les conditions dans lesquelles cette bactérie, cette salmonelle, est arrivée dans l’usine [de Craon, en Mayenne]. Aujourd’hui, nous exigeons que l’ensemble des retraits des produits incriminés puissent se faire dans les plus brefs délais pour qu’il n’y ait plus de suspicion possible de la part des consommateurs. Cela sur tous les magasins du territoire national. Nous attendons que Lactalis prenne ses responsabilités.

Lactalis est le premier groupe laitier mondial. Y a-t-il des conséquences économiques pour la filière ?

Le groupe Lactalis est un acteur important. Il est incontournable aujourd’hui. Il y a d’autres productions d’usines Lactalis sur d’autres endroits du territoire qui ne posent pas de difficultés. Pour autant, sur le site de Craon, la collecte continue a être assurée, mais aujourd’hui l’usine est fermée. Quelques 300 salariés du groupe sont au chômage technique, mais il n'y a pas de conséquences économiques pour les agriculteurs dont la collecte a été assurée par l’usine de Craon en Mayenne.

Les grandes surfaces vont-elles être sanctionnées ?

Il y a des sanctions qui vont devoir être prises, mais nous avons besoin d'apporter la preuve de ce qui s’est passé. Pourquoi ces lots qui avaient été identifiés n’ont pas été retirés de la vente ? La responsabilité incombe aux deux [Lactalis et la grande distribution]. L’État, lui, a fait parfaitement son travail pour conduire ses actions de contrôle. En 2013, il y avait 4 508 agents qui ont fait des contrôles sanitaires sur le territoire national. En 2017, il y en a eu 4 619. Il n'y a donc pas de polémique à avoir sur ce sujet.

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