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Taxe exceptionnelle sur les entreprises : le vice-président du Medef dénonce une "forme d'injustice"

Thibault Lanxade, vice-président du Medef, était l'invité de l'interview éco, jeudi, pour commenter la taxe exceptionnelle sur les entreprises voulue par le gouvernement.  

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Thibault Lanxade, vice-président du Medef, invité de franceinfo. (Photo d'archives) (FRANCEINFO)

Les 320 plus grandes entreprises françaises s’apprêtent à payer une surtaxe exceptionnelle d'impôt sur les sociétés : cinq milliards d’euros environ. Cette mesure a été présentée ce jeudi en Conseil des ministres. Le gouvernement veut ainsi récupérer en partie les 10 milliards qu’il doit rembourser aux entreprises, après l’annulation de la taxe sur les dividendes instaurée par François Hollande et depuis invalidée.

"Cet argent peut pénaliser la compétitivité des entreprises"

Le gouvernement demande aujourd'hui aux entreprises de l'aider à combler ce trou et cette demande semble injuste aux yeux de Thibault Lanxade, vice-président du Medef et invité de l'interview éco jeudi 2 novembre. "Nous allons payer puisque les entreprises n'ont pas à se mettre dans une situation d'illégalité", assure Thibault Lanxade sur franceinfo, mais il dénonce toutefois "une forme d'injustice" : "On prend l'argent là où il y a de l'argent et au lieu d'essayer imaginer comment on peut réduire le train de vie de l'État, on va taxer les entreprises, ce qui est assez injuste puisque ce sont des entreprises qui aujourd'hui redistribuent de façon importante (...) et qui ont fait le choix de payer l'impôt en France". 

Face au gouvernement, qui rappelle que les entreprises qui vont payer cette surtaxe réalisent toutes au moins un milliard de chiffre d'affaires, Thibault Lanxade répond qu'"une entreprise est un centre de profits, il y a des investissements qui doivent être faits, il y a des salariés dans ces entreprises. Ces grandes entreprises doivent assumer une transition numérique, une rupture digitale et cet argent peut pénaliser la compétitivité de ces entreprises qui agissent dans une dynamique mondialisée". 

"On mélange les pommes et les carottes"

Cette taxe participe également "au clivage des grandes [entreprises] contre les petites" : "Ayons le respect de ces entreprises (...) qui courent avec un sac à dos beaucoup plus lourd que les entreprises allemandes, anglaises et qui aujourd'hui nous met dans cette situation de déséquilibre." Et quand Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, fait appel au "sens civique" desdites entreprises, Thibault Lanxade "estime que c'est un peu facile".

La façon dont procède le gouvernement, c'est dur pour les entreprises, il faut le reconnaître." 

Thibault Lanxade (Medef)

à franceinfo

Quant au montant que vont payer les entreprises, Thibault Lanxade reste évasif : "Il y avait auparavant une taxe de 3% sur les dividendes, l'argent que l'on reverse à l'actionnaire, qui est transformée par une taxe sur les impôts sur les sociétés [entraînant] un surcroît de 15% donc le périmètre qui va permettre cette compensation n'est pas le même. On mélange les pommes et les carottes. Les entreprises qui peuvent recevoir ce remboursement ne sont pas les mêmes qui vont payer. Donc, il y a une injustice totale."

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