Didier Guillaume (PS/Sénat) : "Nous avons été mauvais" sur la loi Travail
"Nous avons été mauvais ", a constaté jeudi sur France Info, Didier Guillaume, président du groupe socialiste et républicain au Sénat, alors que les organisations syndicales de lycéens et d'étudiants appellent ce jour à une nouvelle mobilisation contre le projet de loi de réforme du Code du travail. "Nous avons été mauvais. Mauvais dans l'équilibre du texte dans la première mouture, mauvais dans l'explication et mauvais dans le dialogue parce qu'il a fallu recommencer 15 jours de plus par le Premier ministre ", a expliqué Didier Guillaume. Mais le sénateur a estimé que les "15 derniers jours de dialogue ont permis d'avancer de faire bouger les syndicats réformistes, de faire bouger la Fage ."
"Il ne faut pas prendre la jeunesse en otage mais il faut aussi toujours se méfier quand les jeunes sont dans la rue. Je n'ai pas d'inquiétude mais j'ai eu une attention particulière. Je pense que nous avons besoin d'expliquer et d'expliquer que la garantie jeunes qui a été mise en place sera la plus grande conquête sociale de ces 30 dernières années, plus que les 35 heures ", a ajouté Didier Guillaume. Selon lui, "si cette loi était retirée par les manifestions de l'Unef, ça voudrait donc dire que les jeunes qui sont non diplômés auront encore moins d'avenir qu'aujourd'hui ."
Didier Guillaume a ajouté que "la grande précarité, ce sont les jeunes non diplômés. Les jeunes filles et les jeunes garçons qui n'ont pas de diplômes sont dans une voie de garage bien souvent ", a regretté le président du groupe socialiste et républicain au Sénat.
La réforme constitutionnelle "va être terminée et ne sortira pas malheureusement "
Alors qu'un compromis avait été trouvé à l'Assemblée nationale le mois dernier sur la révision constitutionnelle, le Sénat, majoritairement de droite, refuse d'adopter le texte en l'état et veut que la déchéance de nationalité soit réservée aux seuls binationaux nés Français, et non pas à tous les Français. Une position qui condamne la réforme constitutionnelle, selon Didier Guillaume, président du groupe socialiste et républicain au Sénat. "Je crois cette réforme constitutionnelle va être terminée et ne sortira pas malheureusement ", a regretté le sénateur.
"Si la droite sénatoriale ne change pas sa position, si Les Républicains du Sénat n'évoluent pas vers Les Républicains de l'Assemblée nationale, (…) il n'y aura pas de compromis donc il n'y aura pas de majorité 3/5, donc il n'y aura pas Congrès ", a-t-il ajouté. "Je me rends compte que la droite sénatoriale qui, depuis longtemps dans son programme avait évoqué la déchéance de nationalité, pour des raisons différentes, peut-être la primaire, fait le choix d'un positionnement politique et non pas d'essayer de maintenir l'unité nationale ", a-t-il dénoncé.
"Le bon monsieur Juppé a une vraie politique de droite dure "
Didier Guillaume, président du groupe socialiste et républicain au Sénat, a estimé qu'Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite pour 2017, "a une vraie politique de droite dure ". "Je pense que les Français s'apercevront que le bon monsieur Juppé a une vraie politique de droite dure comme on connaît depuis des décennies ", a dénoncé le sénateur.
Selon le sénateur socialiste, Alain "Juppé n'est pas centriste. Il a réussi à mettre des millions de personnes dans la rue mais quand on regarde son programme, son programme n'est pas centriste. Sur la sécurité, sur les fonctionnaires, sur l'emploi ."
Pédophilie/Cardinal Barbarin : "L'Eglise doit faire le ménage "
Le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, est soupçonné d'avoir gardé le silence après avoir eu connaissance d'affaires de pédophilie impliquant des prêtres de son diocèse. "l'Eglise doit faire le ménage ", a estimé Didier Guillaume, président du groupe socialiste et républicain au Sénat. "L'Eglise doit faire le ménage. Elle doit le faire en toute transparence. Est-ce que le cardinal Barbarin peut rester ? Il ne m'appartient pas de le dire ", a-t-il expliqué.
Mais Didier Guillaume a précisé que sa "réflexion d'homme " lui fait dire que le cardinal "ne peut pas rester dans ces conditions parce qu'aujourd'hui il y a des soupçons. Mais il ne m'appartient pas de juger et je n'ai pas à dire s'il doit démissionner ou pas. C'est suffisamment grave pour que l'Eglise se pose des questions ", a-t-il ajouté. Le sénateur socialiste a regretté le peu "d'empathie " pour les victimes et la "froideur " du cardinal Barbarin quand il prend la parole pour se défendre.
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