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Européennes : l'Elysée sonne le tocsin

Les ténors de la majorité sont priés de faire campagne à trois semaines du scrutin.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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C'est à croire que l'histoire
se répète, à deux mois d'intervalle : même compte-à-rebours,
questionnement identique sur l'issue du scrutin. Mais... tout a basculé depuis
deux mois !

Avant les municipales, le
président François Hollande se montrait d'un optimisme sans limite. Pour ça, il
ne change pas.

La gauche au pouvoir était
sur le point de s'imposer dans les principales villes de France et d'éloigner le
spectre de la défaite. Quant aux Européennes, même pas mal : le PS allait
enjamber l'obstacle, améliorer son score de 2009. Martin Schulz était déjà
installé dans le fauteuil de président de la Commission, et Jean-Marc Ayrault
serait maintenu jusqu'aux régionales, afin de piloter le pacte de compétitivité
pour relancer la machine.

Ce scénario "force tranquille" a donc volé
en éclats.

Depuis le désastre municipal,
le général Hollande est penché sur l'improbable carte de France des élections
européennes, en se demandant comment ses candidats têtes de listes, des inconnus
pour la plupart - mais c'est la même chose chez les adversaires- vont réveiller
un scrutin qui s'annonce comme la deuxième lame qui va tondre le pouvoir au
plus près.

Contrairement aux
municipales, tous les ténors de la majorité sont donc priés de faire campagne, au
niveau national cette fois, d'expliquer qu'il nous faut une meilleure Europe,
plus juste, plus sociale. Et que le repli sur soi serait la pire des solutions.

Le message a du mal à passer.

Difficile à expliquer au
moment où est lancé le plan de 50 milliards d'euros d'économies pour satisfaire
Bruxelles.

Qu'à cela ne tienne :
tout le monde sur le pont. Vous avez remarqué, les poids lourds socialistes
font la tournée des médias. Avec en première ligne le joker de l'Elysée, Manuel
Valls, fort d'une popularité inespérée, deux tiers des Français satisfaits,
selon BVA pour Le Parisien . Le
Premier ministre a donné le ton en martelant à Nogent qu'il "ne fallait
pas laisser le terrain à l'extrême droite". L'adversaire désigné s'appelle
l'euroscepticisme, incarné par une Marine le Pen qui se fait fort d'arriver en
tête le 25 mai, ce qui serait un coup de tonnerre.

Et François Hollande, lui aussi, s'implique.

A sa façon. Son annonce au JDD d'un hypothétique retournement économique d'ici à la fin
de son mandat lui permet d'occuper l'espace médiatique, de reprendre un peu la
main, forçant les commentateurs que nous sommes à regarder loin devant, à l'heure
du bilan forcement négatif de deux années d'une présidence qui a déçu.  

L'Elysée, le gouvernement, le
parti, tous ensemble vont tenter de battre le pavé pour ne pas subir la
réplique du séisme du 30 mars dernier. Il reste trois semaines à la majorité,
même morcelée, pour contrer la vague bleue, voire bleue marine, qui se profile
à l'horizon. Bonne nouvelle : contrairement aux municipales, il va
peut-être y avoir une campagne des Européennes...

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