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Faut-il dissoudre les groupes d'extrême droite ?

Le gouvernement met en cause des groupes d'extrême droite pour expliquer les violences de ce dimanche soir en marge de la manifestation anti-mariage gay. Certains à gauche demandent leur dissolution.
Article rédigé par franceinfo
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Ce sont des organisations issues de la mouvance identitaire
qui veulent faire progresser leurs idées dans la société, les banaliser. Des
organisations radicales qui ne comptent que quelques milliers de membres mais
le nombre n'est pas le plus important.

Leur principale arme c'est internet, les réseaux sociaux. C'est
là qu'ils tiennent meeting en quelque sorte et qu'ils diffusent leur projet
politique. On retrouve aussi l'Oeuvre Française, des nostalgiques du
pétainisme, ou les Jeunesses Nationalistes d'Alexandre Gabriac, conseiller
régional Rhône-Alpes, exclu du FN pour un salut nazi.

Les manifs anti-mariage permettent à ces groupes d'avoir une
vie politico-médiatique au grand jour. Faire trembler les institutions, les
provoquer, les déstabiliser : "Debout ! Réveillez-vous !
La politique c'est un combat. On n'est pas dans le délire Bisounours avec des
ballons roses. Ce n'est pas avec des ballons roses que l'on va faire changer le
gouvernement de position.
"

L'occupation du siège du PS

Cela a duré quelques minutes mais les images sont
destructrices. Un parti de gouvernement ébranlé par quelques jeunes gens qui
ont déployé une banderole "Hollande Démission". Le porte-parole du
PS, David Assouline, réclame la dissolution de ces groupes : "Ils s'en
sont pris à notre parti dans l'après-midi, ils s'en prennent à la presse, des symboles
de la démocratie. Ces groupes extrémistes doivent absolument être dissous.
"

Il y a quelques mois, le gouvernement avait réfléchi à la
dissolution de "Génération Identitaire" mais, pour des raisons
juridiques, avait finalement renoncé. Une loi existe, elle date de 1936 et elle
permet la dissolution d'un groupe qui porte atteinte à l'intégrité de l'Etat,
une loi rarement utilisée ces dernières années.

Ne pas confondre avec le FN

Quand on dit groupes d'extrême-droite, on peut penser aussi
au Front National, et le FN tient à se démarquer de ces organisations
radicales.

"Ce sont des zozos qui nous détestent, nous sommes un
mouvement patriote et national
", répond un cadre frontiste. C'est
l'opération dédiabolisation.

Le FN assure également que les idées véhiculées par ces groupes
ne sont pas les siennes. Marine Le Pen pense même que le gouvernement a tout
intérêt à les garder au chaud : "La réalité c'est que ces groupes
sont connus, archi connus par la police, par les services de renseignement. S'ils
voulaient les empêcher de nuire, ils auraient parfaitement la capacité de le
faire. S'ils ne le font pas et que les socialistes laissent le désordre s'installer
c'est probablement dans un but politique.
"

Attention aux mauvaises récupérations

Cible des attaques de l'exécutif ce week-end, Jean-François
Copé trouve normal de manifester avec les opposants au mariage gay. Le patron
de l'UMP espère qu'ils transformeront leur engagement sociétal en engagement
politique.

Son ami Bruno Beschizza, chargé des questions de sécurité à
l'UMP, met en garde, pour sa part, le gouvernement contre toute forme de
récupération des violences d'hier soir : "Il y a des perturbateurs,
fauteurs de troubles qui ont gâché cette fête, il faut les interpeller, il faut
pour certains les condamner. Mais, ils ne sont pas représentatifs. Je mets en
garde la gauche française et le gouvernement de montrer ces images comme étant
celles de la manifestation.
"

Les groupes d'extrême-droite promettent déjà de nouvelles
actions. Des actions coup de poing spectaculaires, seul moyen estiment-ils d'attirer
la lumière médiatique.

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