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François Hollande brouille les pistes

La libération des ex-otages a offert à François Hollande une trêve de courte durée, lui qui a lié à la baisse du chômage son éventuelle candidature en 2017.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Le président avait l'humeur
badine hier matin, n'hésitant pas à faire de l'humour avant l'atterrissage, à
Villacoublay, de l'hélicoptère ramenant les quatre journalistes enfin libérés.
François Hollande leur a réservé un accueil républicain, chaleureux et sobre,
s'effaçant derrière le bonheur retrouvé des familles, des proches, et d'une
Nation toute entière qui a célébré le retour des siens. Les bonnes nouvelles
sont si rares. Cette cérémonie a mis entre parenthèses les turpitudes
élyséennes qui ont fait trembler un pouvoir trop souvent à côté de ses pompes.

Allusion à l'éviction d'Aquilino Morelle qui n'a pas
trainé.

L'affaire mise en ligne jeudi
par Mediapart et bouclée en 24h
chrono, a consacré la toute-puissance de Jean-Pierre Jouyet qui, à peine nommé
secrétaire général de l'Elysée, a contraint le conseiller du président à répondre
sans attendre aux soupçons de conflit d'intérêts avec les labos. Mais le plus
ravageur dans le récit de Mediapart restera
le cireur de chaussures qu'Aquilino Morelle convoquait au Château. François
Hollande y a vu une bombe médiatique, au lendemain des annonces de Manuel Valls
sur le plan d'économies qui frappe fonctionnaires et retraités. Il ne manquait
plus quel la tirade des Confessions
de Jean-Jacques Rousseau : "Qu'ils mangent de la brioche".
Cette histoire pourrait devenir le Fouquet's du président Hollande.

Le départ d'Aquilino Morelle reste un coup dur.

L'inspirateur du discours du
Bourget contre la finance, c'était lui, tout comme la taxe à 75%, autant de
marqueurs de la campagne de 2012 attribués à celui qui devait faire le lien
avec Manuel Valls à Matignon. Il va falloir le remplacer. Cet épisode a révélé
que quelque chose a peut-être changé au sommet du pouvoir. Jean-Pierre Jouyet qui
impose sa marque à l'Elysée. Et Jean-Christophe Cambadélis, le tout nouveau
patron du PS, qui a donné le coup de grâce en déclarant à propos de
Morelle : " je ne vois pas comment il reste ". Les nouveaux semblent
vouloir faire le ménage, et vite.

La séquence a poussé François Hollande à évoquer 2017.

Aveu de
faiblesse, une envie d'ailleurs, le président s'est en tous
les cas senti obligé d'allumer ce contre-feu, en liant sa candidature en 2017 à
une éventuelle baisse du chômage. Le chef de l'Etat, à la vérité, a montré
qu'il était parfaitement conscient de la situation, et s'est donné un ballon
d'oxygène : l'échéance de l'inversion de la courbe du chômage, qu'il
s'était fixée à tort au début de cette année, est - de fait- repoussée à la fin

  1. La promesse d'une phase 2 du quinquennat, liée à un retour de la croissance,
    devient hypothétique, voire chimérique. Ce sera long et dur. Le week-end pascal et l'heureux
    dénouement pour les ex-otages tombent à point nommé. François Hollande, dont le
    chemin de croix se poursuit, est en quête de résurrection.

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