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Jean-Luc Mélenchon peut-il gêner François Hollande ?

Épine dans le pied du PS ou aspirateur à voix pour le second tour ? La dynamique est en tous cas du côté du Front de gauche, crédité de 10 à 11% des intentions de vote au premier tour, deux fois plus qu'à l'automne.
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Luc Mélenchon est l'homme qui monte et qui redonne des couleurs à cet alliage parti de gauche/parti communiste. Le PC qu'on disait moribond. Souvenez-vous 2007, 1,9% des voix seulement pour Marie-George Buffet. Jean-Luc Mélenchon refait passer la gauche de la gauche de l'ombre à la lumière, profitant de la faiblesse des écologistes et du NPA. Et il se sent pousser des ailes, se permettant même des coups de griffe à François Hollande.

Le candidat socialiste est confronté à une équation difficile : laisser monter Mélenchon, c'est s'assurer une bonne réserve de voix pour le second tour, les électeurs du Front de gauche s'apprêtant à voter massivement pour lui le 6 mai. Mais c'est aussi s'affaiblir pour le premier tour et prendre le risque de voir Nicolas Sarkozy passer en tête et donc créer une bonne dynamique pour le 2eme tour. François Hollande a d'ailleurs réagi hier soir en marge d'une rencontre avec le milieu culturel :
l'insurrection, c'est bien dit-il, le changement, c'est mieux.

Et les appels au vote utile se font déjà entendre au PS. Le "vote essentiel", a dit la semaine dernière François Hollande. Attention à l'arrogance, rétorque Pierre Laurent, le numéro un du parti communiste. Il faudra compter sur nous prévient le
principal soutien de Jean-Luc Mélenchon, invité hier soir de Radio France Politique.

Le Front de gauche qui fait donc d'ores et déjà monter les enchères pour la suite : le nombre de circonscriptions aux législatives et d'éventuels portefeuilles ministériels. D'ici là, Jean-Luc Mélenchon veut à nouveau montrer les muscles. Après la Bastille, c'est à Toulouse, place du Capitole, qu'il réunira ses troupes le 5 avril, puis à Marseille le 14. De nouveaux meetings en plein air qui ont l'avantage de rassembler plus pour coûter moins, le Front de gauche disposant de 3 millions d'euros pour sa campagne. Une goutte d'eau au regard des sommes déboursées par le PS ou l'UMP.

En bref, H-10 avant la liste officielle des candidats à l'Elysée

Après avoir vérifié la validité des parrainages, le Conseil constitutionnel rendra publique la liste
des prétendants à 17h30. Annonce faite par son Président, Jean-Louis Debré. Sauf surprise, dix candidats seront en course : Nicolas Sarkozy, François Hollande, Marine Le Pen, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly, Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou et Jacques
Cheminade.

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