Jean-Marc Germain (PS) veut supprimer le 49.3 "qui est une abomination"
Le député socialiste Jean-Marc Germain, proche de Martine Aubry, a réclamé vendredi sur France Info la suppression du 49.3 "qui est une abomination ". "Sous la Ve République, il n'y a pas un moyen de bloquer un 49.3. C'est regrettable. Je propose de supprimer ce 49.3 qui est une abomination ", a demandé le député des Hauts-de-Seine. "Sauf pour les questions de défense nationale et de sécurité intérieure ", a-t-il précisé.
Jean-Christophe Cambadélis a saisi jeudi la Haute autorité éthique du Parti socialiste au sujet des 24 députés frondeurs qui ont tenté de déposer une motion de censure contre le gouvernement. Une motion à laquelle il n'a pas adhéré car c'était une démarche "vaine ". "La vraie faculté de bloquer ce texte est de voter la motion de droite, ce que les députés en question n'ont pas fait et à juste titre. Qu'est-ce qui se serait passé ? François Hollande a été très clair, il l'a annoncé dans une conférence de presse en 2014, dans un pareil cas 'J'aurais dissous l'Assemblée nationale . La phrase exacte était le peuple aurait été amené à renouveler l'Assemblé nationale ", a rappelé le député. Ce qui aurait provoqué, selon lui, le "retour de la droite au pouvoir " et "la loi El Khomri en pire ".
"Je n'aimerais pas être à la place du président de la Haute autorité parce qu'il va se plonger dans le texte signé par Manuel Valls, Bruno Le Roux, 24 ministres du gouvernement et ce texte dit très précisément 'On va rétablir la hiérarchie des normes'. C'est l'inverse de la loi El Khomri. Elle inverse la hiérarchie des normes et c'est pour cela que je la critique, c'est-à-dire qu'elle va permettre à des entreprises d'aller à l'encontre de ce qu'ont décidé les accords de branche professionnelle ", a-t-il poursuivi. Jean-Marc Germain "ne voit pas la Haute Autorité sanctionner les frondeurs" car "le texte fondateur du Parti socialiste" dit "ce qu'ont voulu défendre les frondeurs ."
Loi Travail : Jean-Marc Germain lance un appel à Manuel Valls pour trouver "une solution de compromis "
Le député socialiste, proche de Martine Aubry, a lancé, vendredi sur France Info, un appel au Premier ministre Manuel Valls pour trouver "une solution de compromis " sur le texte de la loi Travail. "J'attends que nous nous retrouvions autour d'une table avec le Premier ministre pour trouver une solution de compromis sur ce texte. Il existe ", a expliqué le député des Hauts de-Seine. Le texte va revenir à l'Assemblée Nationale après le Sénat. "Si une nouvelle fois , il y a un 49.3, c'est un drame absolu. On ne s'en sortira jamais. Qui peut éviter qu'il y ait un 49.3, c'est le Premier ministre en acceptant un certain nombre d'amendements des parlementaires ," a estimé Jean-Marc Germain.
La hiérarchie des normes prévoit que la loi prime sur les accords collectifs. Le député des Hauts de-Seine souhaitait "la suppression " de l'article 2 qui prévoit l'inversion de cette hiérarchie des normes. Mais maintenant il propose de le garder pour aider à trouver un compromis : "Gardons l'idée de base, c'est-à-dire qu'il y ait un peu plus de place à la négociation par rapport à la loi, en revanche, encadrons la négociation d'entreprise ", a-t-il proposé.
Emmanuel Macron candidat à la présidentielle ? "Aucune candidature m'inquiète "
"Aucune popularité, aucune candidature future ne m'inquiète ", a déclaré Jean-Marc Germain, réagissant à la montée en puissance dans les sondages du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron. "Il est très clairement dans une démarche de candidature à la présidentielle. Peut-être, il n'ira pas jusqu'au bout mais il s'y prépare au cas où ", a-t-il estimé. Mais "j'attends des ministres qu'ils soient ministres jusqu'au bout et que le jour où ils décident de faire autre chose, ils en tirent les conséquences ", a ajouté le député des Hauts-de-Seine.
Des militants ont attaqué en justice le secrétaire général du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, pour imposer une primaire à gauche avant l'élection présidentielle. "Sur le fond, ils ont raison ", a réagi Jean-Marc Germain. "Moi je défendrai l'idée d'une primaire avec les communistes et les Verts si possible. Mais, s'il n'y a pas les communistes et les Verts, une primaire toute de même avec plusieurs candidats socialistes comme en 2011. Dont le président, s'il est candidat bien sûr" , a-t-il expliqué. Mais le député aubryste a prévenu : "Si François Hollande veut être candidat, il faudra qu'il explique ses échecs et ses réussites, ce qu'il a voulu faire, et ce qu'il veut faire pour l'avenir ."
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