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L'éprouvante semaine de François Hollande

Et maintenant, que peut-il faire ? François Hollande achève une semaine éprouvante, sur les mauvais chiffres de l'emploi et le clin d'œil d'une vieille connaissance.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
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Il aura
commencé la séquence avec Leonarda, et l'aura finie avec... Ségolène. Les
conseils délivrés ce matin par l'ex-candidate à la présidentielle, photographiée
en version habillée de la Liberté guidant
le peuple
d'Eugène Delacroix dans les pages du Parisien Magazine, prennent la
forme d'une leçon de gouvernance et de courage en politique. Ségolène
Royal suggère à son ancien compagnon de fusionner les départements avec les
régions et d'appliquer dès maintenant le non-cumul sans attendre 2017. "Il
faut savoir aller à contre-courant de l'idéologie dominante
", explique la
présidente de Poitou-Charentes, qui rend hommage au président de la République
française pour son engagement au sujet du Mali ou de la Syrie. François
Hollande, très irrité par la petite musique critique de son propre camp,
avait-il besoin de ça ? Ségolène Royal, de fait, se rappelle à son bon souvenir
s'il lui prenait l'envie de remanier. Mais l'urgence est ailleurs.

C'est le chômage : va-t-il réussir à
inverser de la courbe ?

"L'inversion,
nous la ferons, à 90%
", confie un ministre demi-sourire aux lèvres, comme
si l'affaire était déjà entendue. A en croire ce membre du tout premier cercle,
François Hollande réalisera son pari avant la fin de l'année, malgré les
mauvais chiffres d'hier. Les contrats génération ayant du mal à décoller, il lui
reste le levier des emplois d'avenir pour atteindre l'objectif. Mais l'horizon
s'assombrit en 2014. Le président espère un petit 1,2% de croissance pour
générer de l'emploi dans certains secteurs privés. Il n'est pas tiré d'affaire.

Sa majorité non plus. Elle ne l'a
pas vraiment aidé...

Jean-Vincent
Placé, qui avait appelé les lycéens à manifester pour exiger le retour de la
famille Dibrani, a été convoqué mercredi soir à Matignon. Le sénateur Vert
horripile François Hollande, qui ne supporte plus de voir certains
parlementaires de gauche se déverser sur les chaînes d'information continue.
Une décision a été prise : les sujets à dérapages feront dorénavant l'objet
de vote le mardi, à la réunion du groupe socialiste à l'Assemblée, afin de
caler la parole des députés. Cet improbable dispositif n'aurait pas pu empêcher
les dérapages dans le dossier Leonarda, qui a été géré par le seul exécutif.
Cette tentative de verrouillage finira comme celle de Matignon qui exige un
mail de la part des ministres avant toute interview : dans le vide.

François
Hollande l'a digéré, ce feuilleton Leonarda ?

Il sait bien
que cet épisode restera un marqueur négatif de son quinquennat. Le chef de
l'Etat préfère se concentrer sur le triptyque emploi-logement-santé, ses
priorités. L'immigration ne vient qu'après dans sa hiérarchie personnelle, même si l'UMP s'est
engagée sur ce terrain glissant, fond de commerce du Front national. "Il
nous faut mettre en avant le récit républicain pour contrer le FN"
,
explique Alain Vidalies le ministre des relations avec le Parlement. Pas sûr
que ce soit suffisant. François Hollande veut désormais mieux incarner sa
présidence. C'est pour cela qu'il recevra lui-même les présidents des clubs de
foot hostile à sa taxe à 75%. Il sait qu'il aura, pour une fois, le soutien de
l'opinion qui ne veut pas d'exception fiscale. "Il fait de la politique
comme il le sent, avec exigence, il décide seul
", confie un proche soutien. Les
choses ne sont pas près de changer.

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