Cet article date de plus de treize ans.

L'Europe se cherche un vaccin à la crise

A deux jours du sommet de Bruxelles sur la zone Euro, présenté comme crucial, une question ce matin : faut-il mettre les budgets des différents États membres sous tutelle ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Quand la Grèce tousse, c'est l'Europe qui s'enrhume et tous les pays membres qui craignent la contagion. Un déficit qui file, des États qui doivent emprunter de l'argent à des taux de plus en plus élevés, une dette qui s'alourdit encore. Le diagnostic est connu, mais c'est sur le traitement que les avis divergent. Et parmi les douloureux remèdes à administrer, certains se demandent donc s'il ne faut pas créer un ministère européen des Finances chargé de surveiller les différents budgets. Un médecin en chef en somme, qui pourrait sanctionner les malades s'il ne suivaient pas l'ordonnance à la lettre. Pourquoi pas, répond le député UMP Hervé Mariton. Il estime que le rôle de ce "super" commissaire européen des finances serait notamment de "sonner l'alerte" lorsqu'il y a un risque de dérive budgétaire. "Il vaut mieux prévenir que guérir, surtout quand on n'est pas sûr de savoir bien guérir", explique-t-il. "Et oui, il faut franchir une étape de nature fédérale s agissant de la gouvernance économique" de l'Europe, ose le député. Fédéralisme. Le mot est lâché. Pas un gros mot pour les centristes, avocats de l'Europe fédérale, tout comme les écologistes. Pour le député Europe Écologie de Loire-Atlantique François de Rugy, "ce qui compte c'est qu'on ait des institutions efficaces et qui soient en effet au-dessus des États-nations pour coordonner les politiques budgétaires."

Des propos qui font bondir les souverainistes. La crise de l'Europe rouvre les fractures entre euro-optimistes et euro-pessimistes. Entre fédéralistes et souverainistes qui n'ont pas rangé les gants de boxe depuis le "Non" au référendum européen de 2005. Ce débat, c'est du pain béni pour le président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, qui n'hésite pas à parler de " dictature ". Une dictature "pour forcer les peuples à se saigner au profit de banques, pour continuer un système qui ruine les économies européennes et qui maintenant s'attaque au porte-feuilles des contribuables. On est devenu fou !", lance-t-il.

Folie ou mal passager, les médecins de l'Europe semblent décidément avoir du mal à s'accorder sur la liste des médicaments. Pas de grande annonce à attendre dimanche à Bruxelles. Un deuxième sommet de la zone Euro est d'ores et déjà programmé mercredi prochain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.