L'UMP à la recherche d'un corpus idéologique rassembleur
C'est la réplique la plus violente depuis le tremblement de
terre de cet automne lors du vote pour la présidence du parti. Une réplique qui
agrandit encore un peu plus la faille entre les partisans d'une droite à la
sauce Buisson, le gourou de Nicolas Sarkozy, et les gaullistes tradi modérés à
la mode Fillon.
Faut-il parler comme les Lepénistes ?
Jean-François Copé pense que oui. Sa méthode permet de faire
rempart au FN, dit-il. Sans discours très à droite, ce serait pire selon l'un
de ses soutiens. Parler comme le Front pourquoi pas mais pas question
d'alliance, de rapprochement électoral explique le patron de l'UMP : "Si
nous ne faisons pas de langue de bois, si nous n'avons pas de tabou par rapport
à ce que vivent les Françaises et les Français, par rapport à leurs angoisses,
mais aussi sur leurs espérances, ils auront plutôt tendance à venir vers l'UMP
que vers le FN. Si ils votent pour le FN cela fera passer la gauche, l'inverse
de ce qu'ils veulent. "
Cela dit, lors des prochaines municipales, l'UMP ne sera pas
à l'abri de quelques accords locaux. Dans le Sud-Est par exemple où le FN est
fort. Du coup, dans cette région à risque, de Marseille à la Côte d'Azur, les
candidats UMP ne pourront pas faire de politique-light. C'est ce que reconnait
Philippe Tabarot, future tête de liste à Cannes : "Je pense qu'il n'y
a pas trop de place politiquement à une droite modérée dans nos départements
parce que les gens ont des idées particulièrement arrêtées sur un certain
nombre de sujets. "
L'épreuve de force entre Copé et Fillon
Officiellement, tout va mieux, mais en coulisse, ça flingue.
Les copéistes estiment que ceux qui critiquent la ligne actuelle le font pour exister.
Les fillonistes, eux, regrettent la disparition de leur groupe parlementaire et
ont le sentiment de ne plus avoir d'identité politique. "Cela ne sert plus
à rien de rester là-dedans ", aurait même dit un des principaux soutiens de
l'ancien Premier ministre.
François Fillon, lui, s'accommode de la situation car il
pense pouvoir contourner l'UMP en passant par la case primaire. A ce rythme-là,
l'hypothèse "scission du parti" peut donc être envisagée. Sauf s'il y a une
clarification de la ligne idéologique, un débat qui dure depuis l'élection
controversée de novembre.
Le député Pierre Lellouche et les petits malins de l'aile
radicale de l'UMP qu'il juge illégitimes pour parler au nom du parti : "Je
pense que c'est dans la confusion, qui s'est créée depuis cette élection, que
des petits malins essayent de s'engouffrer pour vendre quelque chose qui ne
correspond pas à la création de l'UMP. L'UMP est un rassemblement du centre
droit, donc cela il faudra le clarifier. Le moyen de faire de la pub au Front
national c'est de faire du crypto Front national. On n'a rien à voir avec cela ."
Au-delà de cette nouvelle guerre interne, saluons le travail
des communicants de l'UMP, car, dès qu'un responsable du parti est interrogé
sur le FN, il répond que le PS n'a, lui, aucun scrupule à faire alliance avec
l'extrême-gauche.
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