La saison des alliances
Le FN tente de séduire et de débaucher des UMP pour les
municipales.
L'UMP tente de convaincre et de rallier l'UDI pour les
européennes.
L'UDI est aussi draguée par le Modem.
Le PS lui voudrait que tous ses alliés s'affichent unis
derrière lui.
Et les Verts et le PC se font désirer.
Les stratégies très différentes
Le Front national ne veut pas du tout d'alliance entre
appareil. Il n'y a pas de discussion avec l'UMP et Jean-François Copé,
son président, rappelle systématiquement qu'il n'y en aura jamais. Ce que le FN cherche ce sont des alliances ou des débauchages
locaux qui permettront de semer le doute dans les esprits.
A Gonesse, dans le Val d'Oise, le parti d'extrême droite a
débauché un élu UMP du conseil municipal, désormais deuxième sur la liste
frontiste. Et ce n'est que le début, assure-t-on au FN.
Nicolas Bay est le porte-parole de Marine le Pen : "Je
crois qu'il y en aura beaucoup d'autres. Non pas que nous cherchions à tout pris
à obtenir ces ralliements mais ils viennent assez naturellement et ils sont
révélateurs d'une fracture très profonde entre la base de l'UMP et le sommet de
ce parti. Non seulement nous préparons nos listes municipales, mais nous
préparons aussi les équipes municipales qui seront amenées à diriger ces
communes. "
La règle de l'UMP
Celui qui franchit
la digue avec le FN est immédiatement exclu. L'UMP de son côté cherche des
partenaires.
Pour les élections municipales c'est en discussion avec les
centristes de l'UDI qui se montrent un peu trop gourmand pour l'instant. L'UDI
a des visées sur Amiens, Rouen, Aix, Strasbourg, Tours ou encore Angoulême. Pas
sûre qu'ils obtiennent toutes les têtes de liste.
Pour les élections européennes, en revanche, c'est l'UMP qui
pousse à une alliance. Dominique Bussereau est chargé des élections à l'UMP : "Pour les européennes c'est traditionnellement une élection où chacun
peut se tromper. Il faut faire attention en ce qui concerne la droite et le
centre à présenter le dispositif le plus efficace et essayer de ne pas trop
séparer les voix. "
L'UDI n'a pas encore répondu favorablement
Son numéro 1, Jean-Louis Borloo serait partant pour une
alliance avec l'UMP, en revanche son entourage pousse plutôt pour des listes
autonomes. Le secrétaire général de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde : "Plus
on réduit l'offre politique, plus on laisse les extrêmes de gauche et de droite
se développer. Il y a en France, un Français sur cinq qui comprend que l'Europe
c'est le moyen de nos ambitions, de protéger notre mode de vie. Ce sont ces
électeurs là qu'il nous appartient de rassembler et que l'UMP et le PS fassent
leur boulot de leur côté. "
Jean-Christophe Lagarde qui n'a pas exclu une alliance avec
le Modem de François Bayrou, qui lui, est très demandeur.
Une alliance à gauche
A gauche, le PS pousse ses alliés à une grande alliance et
c'est même François Hollande qui s'est mué le temps d'une interview en chef de
parti. Hier dans Ouest-France, il a appelé la majorité à partir rassemblée.
Il faut dire que les élections municipales comme les
élections européennes risquent d'être un vote sanction. Le Parti communiste en
perte de vitesse à chaque élection locale pose encore quelques conditions à son
ralliement ou son retour dans la gauche plurielle.
Pascal Savoldelli est le responsable des élections au PC : "J'entends à l'appel à ce qu'il y ait toutes les forces de gauche au
second tour, pour nous c'est évident, mais il faut aussi que le Parti
socialiste et le gouvernement voient que s'ils continuent à ne pas bouger d'un
millimètre sur l'orientation nationale, il va être difficile de mobiliser l'électorat
de gauche. "
Des écolos méfiants
Les écolos, eux aussi, ne sont pas partants partout pour
afficher des listes communes aux municipales.
La députée Europe Ecologie Les Verts, Barbara Pompili : "Le PS ne doit pas avoir forcément peur des listes autonomes. L'adversaire
c'est la droite, le FN, en aucun cas nos partenaires. Est-ce que c'est mieux
sur une liste d'union ou sur une liste autonome, cela dépend du contexte local
et de la manière dont on réussi à travailler ensemble. "
En revanche pour les européennes à gauche c'est plus simple
qu'entre la droite et le centre. Chacun partira dans son coin.
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