Le rétropédalage du PS
France-Allemagne, et à la fin c'est l'Allemagne qui gagne. Les
socialistes veulent changer la fin.
Les socialistes de la rue de Solferino, le siège du parti,
ou ceux de l'Assemblée. Il faut faire la différence avec les socialistes du
gouvernement, plus mesurés, voire en colère comme Manuel Valls qui joue à
"Monsieur Loyal", la fidélité vis-à-vis de François Hollande. Une
carte qui pourra s'avérer utile le moment venu quand Matignon sera libre.
Le ministre de l'Intérieur s'en prend ainsi à Claude
Bartolone qui, lui, joue à "Monsieur Plus", plus de confrontation avec
la droite allemande et plus de social pour renouer avec l'électorat de gauche,
afin qu'on pense à lui le moment venu. Les ambitions des uns et des autres
s'exacerbent toujours dans des moments de tension.
L'amitié est plus importante
Bref, l'amitié entre nos deux pays est plus importante que
les jeux tactiques estime le sénateur Luc Carnouvas, un proche de Valls : "On
ne doit pas, d'un revers de la main, balayer cette histoire en rentrant des supputations
qui sont plus liées à des jeux internes de l'appareil du Parti socialiste. Le
Parti socialiste doit être le parti pivot de la politique du président. Si nous
ne jouons pas tous ensemble un jeu collectif c'est tous ensemble que nous
échouerons. "
"De quoi je me mêle ?", semble lui répondre le
député Jérôme Guedj, membre de l'aile gauche du PS. Il rappelle que c'est
François Hollande qui a ouvert le feu en premier en parlant de tension amicale : "La loyauté ce n'est pas le silence. La loyauté ce n'est pas de taire les
convictions qui animent les uns et les autres. Le meilleur moyen de rendre
service à ce gouvernement c'est de faire vivre le débat parce que quand on est
aux responsabilités, la gauche elle crève de conformisme. "
La confrontation
La tension amicale du chef de l'Etat s'est donc transformée
en confrontation des idées. C'est un combat politique souligne la direction du
PS. Les charges anti-Merkel ont donc été retirées du texte en raison de leur
caractère trop personnel. Mais, sur le fond, l'austérité à l'allemande est
condamnée réaffirme le porte-parole David Assouline : "Une
confrontation politique avec les conservateurs qui prônent l'austérité. Bien
sûr que nous assumons parce que la confrontation politique c'est la démocratie. "
Un fossé entre l'exécutif et le parti ?
Le gouvernement tente d'éteindre diplomatiquement les
incendies. Le premier avec Berlin et le second avec Solférino. François
Hollande n'a vraiment pas apprécié les critiques contre Merkel. Mais tout cela
est un billard politique à plusieurs bandes. Quand on écoute Jean-Marc Ayrault,
on se dit que l'Elysée et Matignon ont des intérêts à voir un texte qui récuse
l'austérité.
"Ce n'est pas dans la confrontation ou dans l'invective,
mais avec le souci de mettre sur la table toutes les questions, les points de
convergence mais aussi de divergence. "
En effet, le couple exécutif, lancé dans une course à la
rigueur, prône également une politique de la relance au niveau européen. Les
sociaux-démocrates allemands y sont favorables, le nouveau Premier ministre
italien également.
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