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Les perdants et gagnants de l'élection à l'UMP

Les militants de l'UMP se réveillent ce matin sans président. En attendant les derniers chiffres des fédérations locales, il n'y aucun résultat valide. En attendant, il y a déjà quelques gagnants et quelques perdants.
Article rédigé par franceinfo
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Principale perdante : l'UMP

Le mot "confusion" est le mot le plus faible et le plus poli pour désigner un grand bazar peu glorieux. "C'est abracadabrantesque" pourrait dire Jacques Chirac, le père de l'UMP. Le parti tentait d'adopter un fonctionnement démocratique, raté. Certains, notamment dans l'entourage proche de François Fillon, comparaient la situation de l'UMP à celle du PS au congrès de Reims en 2008. Que l'UMP aille chercher ses références au Parti Socialiste, c'est le signe le plus criant d'un véritable échec.

Ni François Fillon ni Jean-François Copé ne sortiront gagnant ?

C'est un peu plus compliqué et subtil. Quoi qu'il arrive, les deux hommes vont y laisser une part de leur crédibilité.

François Fillon n'est pas arrivé en tête avec une large avance. Celui que tous les sondages donnaient largement victorieux doit maintenant batailler. Il perd un peu de sa superbe, de son statut d'ancien Premier ministre, d'homme d'Etat, comme aimait le répéter son entourage.

Alors pour éviter à tout prix de laisser s'installer cette idée, son directeur de campagne, Eric Ciotti, pointe l'organisation de Jean-François Copé.

Jean-François Copé, lui, peut trouver plusieurs raisons de se réjouir. Un score serré valide toute sa stratégie de campagne: ne parler qu'aux militants, qu'à la base et faire le pari d'un positionnement très à droite. Dans le camp Fillon hier-soir, on persiflait : "On ne pourra pas gagner contre la gauche avec 200 000 voix, des pains au chocolat et le racisme anti-blanc".

Au vu des sondages, Jean-François Copé devait perdre. Ce matin, il n'a pas gagné mais il n'a pas perdu. Et il a un avantage sur son adversaire: c'est encore lui qui détient les clés du parti. A tel point que Luc Châtel, colistier de Jean-François Copé, appelait hier-soir depuis l'UMP,  François Fillon à la réconciliation. 

Mais quel que soit l'épilogue, Jean-François Copé pourrait aussi y laisser quelques plûmes. Son image chez ses détracteurs de personnage sans-gêne, arrogant,  énervant, ne va pas s'améliorer. Tous ceux qui, à l'UMP, ne supportent pas Jean-François Copé vont encore plus le détester demain. L'imbroglio de ce matin ne profite décidemment à personne.

Sauf peut-être aux absents ?

Alain Juppé, le maire de Bordeaux, pourrait proposer ses services de vieux sage.

Nicolas Sarkozy. Les nostalgiques de l'ancien Président avait du mal à contenir leur joie.

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