Les primaires ont du mal à séduire
A Paris, notamment, où l'UMP a du mal à mobiliser les
sympathisants, ils ne sont que 9.000 à s'être inscrits pour aller voter, ceux-là ont payé les 3 euros de participation. Or il faudrait en séduire 50.000 pour
que l'UMP rentre dans ses frais, car cela coûte cher, l'UMP n'a plus un sou et
il ne reste qu'une dizaine de jour pour mobiliser les troupes. Le parti a donc
prolongé la procédure d'inscription jusqu'à la clôture du scrutin, le 3 juin.
Il faut dire qu'entre l'abandon de Rachida Dati et
l'offensive des anti-mariage gay contre la favorite, Nathalie Kosciusko-Morizet, cette primaire UMP part
très mal. L'affiche est beaucoup moins alléchante qu'au départ, il n'y aura pas
de duel entre Rachida Dati et NKM. De plus, la favorite est la cible d'une
partie de son camp, puisque l'un des vice-présidents de l'UMP a carrément
demandé aux électeurs de ne pas la désigner parce qu'elle s'est abstenue sur le
mariage pour tous.
NKM alerte donc sur le thème : il faut voter sinon
attention au sabotage. "S'il y a trop peu de participants, s'il y a trop
peu de mobilisation, le risque c'est le sabotage, c'est la manipulation. Le
risque c'est que tous ceux qui ne veulent pas que l'on gagne, tous ceux qui ne
veulent pas ce rassemblement et qui sont aujourd'hui les meilleurs soutiens de Mme
Hidalgo, tous ceux-là vont faire passer un candidat qui ne sera pas le meilleur. "
Une bonne chose malgré tout ?
Pour Philippe Goujon, le patron de la fédération UMP de
Paris, cela reste tout de même une très belle idée ces primaires : "Je
crois que demain, il n'y aura plus de candidat autoproclamé ou désigné par les
intrigues de cour ou de couloirs dans les partis politiques. Il y aura des
candidats départagés par les électeurs et c'est ce que nous sommes en train de
mettre en place. Nous sommes des précurseurs et peut-être essuyons-nous les plâtres. "
La primaire de l'UMP à Paris n'attire pas les foules. A
Marseille, le Parti socialiste n'a pas ce problème et pour cause, il n'y pas de
procédure de préinscription. L'un des candidats, Patrick Mennucci, se vante
d'avoir un petit peu d'expérience en la matière : "Je peux vous dire
que cela va bien marcher parce qu'à Marseille on connaît le corps électoral. Il
s'agit de l'ensemble des Marseillais inscrits sur les listes électorales. On n'a
pas de procédure à faire, tous les Marseillais pourront voter exactement comme
pour la primaire qui a désigné François Hollande. "
La guerre des clans
Mais ce que Patrick Menucci ne dit pas, c'est que les coups
volent bas entre les quatre candidats déclarés, il pourrait y en avoir cinq et
même six. L'enjeu est de taille, la gauche a une petite chance de reprendre la
mairie à la droite.
Jean-Claude Gaudin hésite encore à attaquer un quatrième
mandat et sa popularité n'est pas au beau fixe. Une opportunité pour le PS qui
attise les ambitions. En coulisse, chacun fait jouer ses réseaux et ses
soutiens.
Certains regrettent que le scrutin ne soit pas ouvert au
MoDem qui est un allié du PS à Marseille. Elle est représentée par l'eurodéputé
Jean-Luc Benhamias qui a appelé à voter François Hollande en 2012. Il a dénoncé
un PS "totalement fermé ".
"Le Parti socialiste est petits bras "
Ce n'est pas le seul exemple, au Havre,
le Parti socialiste n'a pas ouvert non plus la primaire à toute la gauche. Du coup cela va se résumer à un duel entre deux candidats ce
que regrette l'un des duettistes, Laurent Logiou, qui n'est pas tendre avec son
parti : "Faire une primaire entre deux personnes, cela donne moins
de dynamique que celle qu'il y avait eu pendant les présidentielles et où il y
avait eu six candidats. Ce qui m'embête dans ces primaires c'est qu'il n'y ait
que trois villes. Le Parti socialiste aurait du avoir plus de courage et
organiser des primaires dans la quasi-totalité des villes de plus de 100.000
habitants. Pour moi le Parti socialiste est petit bras. "
Le PS "petit bras ", l'UMP un peu amateur à Paris.
A Lyon, la primaire UMP ne tient pas ses promesses non plus, aucun candidat ne
se détache, les débats mettent en lumière le manque cruel de leader à droite
pour contrer Gérard Collomb. Bref ces primaires pour les municipales n'étaient
peut être pas une si bonne idée que ça !
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