Nouveau recours au 49.3 sur la loi Travail ? "Nous gouvernons avec une majorité relative" (Le Guen)
La loi Travail revient ce mardi devant les députés en deuxième lecture avec la possibilité que le gouvernement déclenche un nouveau 49.3 pour la faire adopter. "Nous gouvernons avec une majorité relative, pas une majorité absolue. Il y a un certain nombre de députés de gauche et parfois socialistes qui n’ont pas voté un seul texte important depuis juin 2012 ", a justifié mardi matin Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, sur France Info.
"L'intransigeance n'est pas du côté du gouvernement ", a continué Jean-Marie Le Guen refusant de dire clairement si le gouvernement utilisera le 49.3. "Nous attendons de savoir si, après les nombreux gestes qui ont été faits depuis des semaines, (...) il y a une prise en considération de ceux qui ont un regard critique". "Je pense que le débat a eu lieu (...) le spectacle de la division de la gauche, alors je préfère m’y soustraire ", a poursuivi le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement.
Plusieurs députés PS opposés à la loi Travail ont estimé mardi matin qu'un compromis est possible autour d'un amendement sur la majoration des heures supplémentaires. Mais Jean-Marie Le Guen a rejeté cette idée. "Ce qui a été dit et proposé aux députés n'est pas ce qui a été véritablement proposé devant l'Assemblée nationale. Il y a de ce point de vue un quiproquo et ces méthodes ne sont, me semble-t-il, pas tout à fait transparentes et pas tout à fait loyales entre nous ", a-t-il indiqué. Selon lui, "il y a déjà plusieurs dizaines de députés qui retirent leur signature ".
"Une irresponsabilité au regard de la situation qui est un petit peu incroyable "
"Il y a une certaine gauche totalement coupée de la réalité, qui vit dans un monde purement théorique", a déclaré Jean-Marie Le Guen au sujet de l’attitude et des propos de certains députés frondeurs du PS sur la loi Travail qui revient en 2e lecture à l'Assemblée nationale. "Il y a une irresponsabilité au regard de la situation qui est un petit peu incroyable ", a-t-il estimé.
"Il faut peut-être atterrir. La politique c’est pas un jeu. On n’est pas en train de jouer. On a des enjeux majeurs ", a ajouté mardi Jean-Marie Le Guen citant "ce qui s’est passé en Grande-Bretagne, la montée du national-populisme, de la xénophobie, du racisme ". "Et ce quelqu’un peut se réveiller un petit peu dans ce pays. (…) Je suis très colère parce qu’il y a une certaine gauche totalement coupée de la réalité, qui vit dans un monde purement théorique comme si le débat il avait lieu entre la gauche et la gauche. Mais le débat il a lieu entre une gauche qui essaye de trouver son chemin (…) dans un monde particulièrement troublé (…) et la droite ". Et d’ajouter qu’"on ne fait pas que jouer, ce n’est pas qu'un spectacle, il y a du réel au bout d'un moment, c’est pas un jeu vidéo ".
"Les salariés qui votent en ce moment dans les entreprises, ils votent pour la CFDT, ils ne votent pas pour Monsieur Martinez. Monsieur Martinez c’est un spectacle d’une CGT qui est en train de se radicaliser ", a ajouté Jean-Marie Le Guen soulignant le soutien de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, à la loi Travail.
"Les républicains sont attaqués aujourd'hui "
Le Premier ministre Manuel Valls en déplacement à Bastia lundi s'est fait huer par une centaine de personnes. "Il y a un climat de violence qui est en train de se développer à l’extrême gauche, à l’extrême droite ", a estimé Jean-Marie Le Guen évoquant aussi "une situation beaucoup plus grave ". "Vous avez une centaine de sièges du PS qui ont été attaqués, le siège de la CFDT et le siège de la CGT qui ont été attaqués ", a-t-il rappelé.
"Ceux qui excusent la violence prennent une responsabilité historique ", a lancé le secrétaire d'Etat, "nous avons déjà connu des périodes de ce type ", faisant référence aux années 30 lorsque "l'extrême droite et l'extrême gauche " attaquaient ensemble "la social-démocratie ". "Les républicains sont attaqués aujourd'hui ", a continué Jean-Marie Le Guen.
"On a des petits gauchistes de service qui sortent des affiches avec du sang, la police... Certains élus verts qui proposent du street art où on voit des policiers taper sur des manifestants, à Grenoble. (...) Est-ce qu’on se rend compte de l’irresponsabilité de ces gens-là ? ", a interrogé le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement.
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