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PS : cette nouvelle génération de députés rebelles

Les parlementaires se préparent à examiner le projet de budget 2013. Il arrive aujourd'hui devant l'Assemblée nationale, avec quelques batailles d'amendements en perspective. Mais ils ne viendront pas toujours de l'opposition, car les troupes de la majorité ne veulent plus jouer les députés godillots.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les députés de la majorité à la papa, ceux qui votent comme un seul homme dans la
direction indiquée par le gouvernement, sont-ils en voie de disparition ? Ces dernières semaines, les vélléités d'indépendance se sont multipliées
: il y a eu le traité budgétaire européen et sa vingtaine de députés
socialistes votant contre, en plus des
écologistes.

150 députés élus pour la première fois

L'amendement sur la procréation médicalement assistée sera ajouté malgré Jean-Marc Ayrault au texte sur le mariage et l'adoption homosexuel. La
majorité serait-elle donc rebelle ?
Non, répond le jeune député socialiste
Erwann Binet, rapporteur de cet amendement. C'est tout simplement la nouvelle
génération.

Rien qu'au Parti socialiste, 150 députés sont en effet élus pour la première fois dont une
bonne partie ont entre 30 et 40 ans. Mais la fougue de la jeunesse n'explique
pas tout. Le socialiste Christian Eckert, 56 ans, a déposé un amendement dont se
serait bien passé le gouvernement pour faire intégrer les oeuvres d'art dans le
calcul de l'ISF. Pour lui il s'agit d'un
travail parlementaire normal qui s'appuie sur le terrain : dans sa circonscription, personne ne trouve ça
scandaleux, plaide-t-il.

Un problème de discipline, pour l'opposition

L'opposition, elle, se montre
plus que sceptique sur le côté "dialogue"
de la relation entre le gouvernement et sa majorité. Pour la droite, la messe est dite : Il y a un problème de discipline dans la
majorité de gauche. Et la faute en revient au couple exécutif. Jean-François
Copé, le patron de l'UMP, dénonce un "capharnaum qui ajoute la confusion à
l'angoisse de la crise
".

Alors le gouvernement a tout de même quelques moyens de
pression pour faire plier les parlementaires.
Outre la solidarité, le pacte
majoritaire, il y a la carotte et le
bâton. La carotte, c'est un éventuel poste
lors d'un futur remaniement ministériel.
Le bâton ce sont les subventions et interventions demandées par les
députés pour leurs circonscriptions, qui
pourraient bien passer à la trappe en cas d'indiscipline trop prononcée.
Mais pour Guy Carcassonne, professeur de
droit public à l'université Paris X, les
vieilles pratiques sont bien en train de changer,
et il faut "se réjouir que le Parlement fasse entendre sa
voix
".

Jean-Marc Ayrault a d'ailleurs reconnu la génération
montante des députés. Et dans l'immédiat
il leur voit un avenir dans les instances du PS après le prochain congrès. Une autre forme de carotte ?

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