Sarkozy : 32 propositions... et Hollande dans le viseur
Le candidat de l'UMP a donc détaillé son programme pour les cinq ans à venir multipliant les engagements chiffrés. La bataille de la crédibilité en matière économique est lancée. Nicolas Sarkozy affirme que son projet permet de revenir à l'équilibre budgétaire d'ici quatre ans. Et surtout il permet à la France, selon lui, de ne pas sombrer comme la Grèce, comme l'Espagne, pays gouvernés pendant la crise, et c'est là que se situe la perfidie, par des socialistes : "Après sept de gouvernement socialiste, regardez la situation de l'Espagne ; hausse faramineuse des taux d'intérêt, nécessité de baisser les retraites de diminuer les salaires."
Il réclame également un effort des collectivités locales, la plupart dirigées par ses opposants. L'ancien ministre socialiste Michel Sapin résume ainsi cette volonté : "Si vous n'êtes pas d'accord avec moi, je vous sers le kiki."
Nicolas Sarkozy oppose son sérieux à la "pochette surprise" de son rival socialiste
C'est ainsi que le candidat de l'UMP décrit les premières mesures qu'envisage de prendre François Hollande, s'il est élu, dans les premières semaines de son quinquennat. "Son projet c'est son bilan en pire", réplique le député corrézien :**
"Dans le projet de Nicolas Sarkozy se trouve ce qui ne devrait pas y être c'est-à-dire l'austérité, les prélèvements supplémentaires et le démantèlement du droit du travail et ne se trouve pas ce qui devrait y être c'est à dire la relance de la croissance et la lutte contre la finance".
* Au Modem, qui fait de la lutte contre l'endettement sa priorité, on s'interroge aussi sur la capacité de Nicolas Sarkozy à rééquilibrer les comptes de l'Etat. L'eurodéputé bayrouiste, Robert Rochefort, s'en explique : "Les prévisions que fait Nicolas Sarkozy pour baser sa politique de retour à l'équilibre [...] sont des prévisions excessivement optimistes par le taux de croissance qu'il envisage [...] le retour à l'équilibre est juste de la poudre aux yeux et de la communication." *
Les prévisions de croissance de Nicolas Sarkozy, 1,75% en 2013 et 2% les années suivantes. François Hollande base sa politique, à peu près, sur les mêmes chiffres. François Bayrou est plus prudent, 1% en 2013, 1,5 les années suivantes. Marine Le Pen, elle aussi, est sage pour les trois premières années du quinquennat, entre un demi-point et 1,7. Jean-Luc Mélenchon, pour sa part, n'affiche aucun calendrier.
Nicolas Sarkozy n'a pas manqué de s'en prendre à ses adversaires socialistes
C'était même le fil rouge de la présentation de son projet. Et avec un certain goût pour l'ironie, le candidat de l'UMP s'est moqué de François Hollande et de ses soutiens qui se voient déjà sous les ors de la République : "Madame Royal est déjà présidente de l'Assemblée nationale, elle nous l'a dit, Monsieur Fabius est déjà ministre de Affaires étrangères, Monsieur Hollande est déjà Président, Monsieur Sapin est déjà déçu, Monsieur Moscovici est toujours dans le rêve ; c'est grotesque."
François Hollande qui, par ailleurs, vient d'achever sa profession de foi intitulée "redresser la France dans la justice". Un document très important pour chaque candidat puisque les 49 millions d'électeurs le reçoivent à leur domicile avant le premier tour.
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