Sarkozy de retour à Toulon
Même lieu, même heure : 18h30 au Zénith Oméga. C'est là qu'en 2008 le chef de
l'Etat avait lancé sa croisade pour une moralisation du capitalisme financier,
10 jours après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. Qu'en
reste-t-il aujourd'hui ? C'est la question que l'on se pose ce matin. Trois ans
après, nous passons trois annonces au crible.
1 : l'argent déposé dans les
banques
"Je n'accepterai pas qu'un seul déposant perde un seul euro parce qu'un établissement financier se révèlerait dans l'incapacité de faire face à ses engagements ", déclarait Nicolas Sarkozy en 2008. Un bon point pour le chef de l'Etat car la promesse a été honorée. Mais les
interprétations divergent. "On n'a pas fait un sans faute, mais on a quand même réussi à garantir l'absence de panique bancaire ", déclare Jacques Myard pour l'UMP. "Avant les annonces de Nicolas Sarkozy, les dépôts des Français étaient garantis jusqu'à concurrence de 100.000 euros, c'était la loi et heureusement elle a été respectée ", rétorque François Bayrou du Modem.
2 : les agences de notation
"Nous allons décider de contrôler les agences de notation, dont j'insiste qu'elles ont été défaillantes ", déclarait le président en 2008. Là, mauvais point, la France comme d'autres pays redoute toujours de
perdre son triple A. Les agences de notation font la politique économique des
pays. Une perte de souveraineté disent leurs détracteurs. "Nous n'avons en rien progressé, les agences de notation continuent à faire la
loi, et à mettre pratiquement la France le genou à terre ", constate Jean-Marie Le Guen pour le PS. Mais l'UMP Jérôme
Chartier enregistre malgré tout des progrès : "Aujourd'hui une agence ne peut plus faire ce qu'elle veut car son modèle est contrôlé, et demain elle sera responsable de la note qu'elle délivre, y compris en terme juridique ".
3 : la transparence financière
"Il y a eu énormément d'avancées. Désormais il y a 36 états avec lesquels
nous avons signé une convention d'échange d'information ", affirme Valérie Pécresse, ministre du budget. L'opposition répond qu'elle n'a rien vu. La transparence financière est notamment le cheval de bataille d'Eva Joly. "Nous avons vu la réalité au Parlement européen, lorsque nous avons voulu imposer que les banques qui opèrent à partir des paradis fiscaux ne puissent pas être admises dans l'Union européenne, nous n'avons pas eu le soutien de la France ", déclare la candidate écologiste.
Bilan très mitigé donc. Surtout si on ajoute les autres promesses faites il y
a 3 ans : pas de plan d'austérité et la mise en oeuvre intégrale du Grenelle de
l'environnement... L'Elysée rétorque que deux autres crises sont passées par là :
après la crise bancaire, la crise économique et la crise de la dette.
Yannick Falt
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