Budget : "La parole de la France a été décrédibilisée ces dernières années" (Marisol Touraine)
Au lendemain du recadrage de Vincent Peillon, le ministre de l'Éducation, par le Premier ministre au sujet de la dépénalisation du cannabis, Marisol Touraine a réagi sur France Info mardi matin : "Un ministre par
définition n'a pas de liberté d'expression, nous défendons un projet
collectif ", a-t-elle indiqué. "Pour autant le débat doit
exister ", a-t-elle ajouté, "lorsqu'un débat n'est
pas tranché, on peut faire avancer un certain nombre d'idées ".
La ministre des Affaires sociales et de la Santé a notamment évoqué le débat sur les "salles de shoot", dont elle est une fervente défenseure. "Sur les salles de shoot -
et c'est un bien mauvais mot - il y a des personnes droguées qu'il s'agit de
soigner, d'accompagner, et ce n'est pas en niant le problème qu'on trouvera une solution ", a-t-elle expliqué. "Cela existe dans d'autres
pays, et cela donne des résultats satisfaisants ", "je crois qu'on peut à la
fois être extrêmenent ferme sur le caractère illicite de la drogue, répéter qu'il
faut démanteler les trafics, ne faire preuve d'aucun laxisme, mais à côté de cela engager
des politiques publiques de santé vis-à-vis des toxicomanes ", a-t-elle ajouté.
"Je crois que nous devons être extrêmement clairs sur cet objectif budgétaire" de 3%
La ministre de la Santé et des Affaires sociales s'est également exprimé sur le budget 2013, puisque les députés entament mardi après-midi son examen. "Les 3% c'est un objectif
difficile mais si nous y renonçons alors nous sommes sûrs de ne pas pouvoir
engager le rétablissement des comptes ", "je crois que nous devons
être extrêmement clairs sur cet objectif budgétaire car la parole de la France a
été décridibilisée ces dernières années, à force de s'engager sur des
objectifs budgétaires non tenus ", a-t-elle indiqué.
"Que personne en France ne se trouve à plus de 30 minutes de soins d'urgence"
Marisol Touraine reçoit mardi les urgentistes : "Nous avons deux
objectifs et deux priorités ", a indiqué la ministre. "Notre volonté est que personne
en France ne se trouve à plus de 30 minutes de soins d'urgence, pour cela un diagnostic est en train d'être achevé au niveau national, pour déterminer les territoires
isolés. Dès le début 2013 nous
serons en mesure d'implanter les structures nécessaires dans les territoires
isolés ".
"Le deuxième objectif est une réorganisation des services d'urgence dans les hôpitaux, pas satisfaisants, cela passe par une politique
globale, notamment faire en sorte que des médecins de proximité accueillent des malades qui n'ont pas besoin d'aller aux urgences ", a expliqué la ministre.
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