Eva Joly : "Les enquêtes fiscales sont entre les mains du politique"
La candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la dernière élection présidentielle
regrette, mercredi sur France Info, le manque de volontarisme de la France en matière de fraude
fiscale. "En cette période d'austérité et de pénurie, on laisse s'échapper 1.000
milliards d'euros par an, c'est incroyable ", déplore Eva Joly alors que les 27 dirigeants de l'Union européenne entament ce mercredi un sommet sur la fraude fiscale.
L'exemple américain
L'ancienne juge prend l'exemple des Etats-Unis :
"Barack Obama lutte efficacement contre la fraude fiscalité ". C'est
grâce, pense-t-elle, à cette pression américaine que la Suisse a cédé à son tour
et que l'UE cèdera. "L'Union européenne
est le 1er marché au monde. On peut donc fermer les portes de ce
marché à une entreprise qui ne respecterait pas les règles en matière de
fiscalité ", explique la députée européenne.
L'affaire Cahuzac
Eva Joly revient aussi sur l'affaire Cahuzac pour évoquer la
transmission systématique des données fiscales de pays à pays. "Si cette
mesure avait été appliquée, Singapour nous aurait informés de l'existence de ce
compte y compris s'il se cachait derrière une structure fictive ".
Pour Eva Joly, sur cette question de la fraude fiscale,
"qui est vraiment le combat de (m)a vie ", l'opinion publique ne veut
plus de compromis.
Enquête fiscale entre les mains du politique
Elle explique avoir refusé la proposition de l'actuel
Premier ministre, Jean-Marc Ayrault qui voulait qu'elle rédige un rapport sur
cette question : "des rapports, j'en ai déjà fait trois. Aujourd'hui, ce
qu'il faut, c'est agir ".
L'ancienne juge analyse l'affaire Cahuzac non pas comme la
faute d'un homme mais plutôt comme l'aboutissement d'un système qui fait que :"
il (Jérôme Cahuzac) a osé devenir ministre du Budget avec un compte en banque
pareil ".
Pour elle, "ce n'est pas l'administration fiscale qui
est en cause mais le fait qu'une enquête fiscale soit maîtrisée politiquement ".
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