Gilles Finchelstein : "Jaurès a encore des choses à nous dire"
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Le 31 juillet 1914, Jean Jaurès était assassiné au Café du croissant à Paris, alors qu'il mangeait son dessert. Cent ans plus tard, le Café du croissant est devenu une Taverne, et le souvenir du fondateur du journal L'Humanité a réussi à séduire à droite.
"La droite aime les socialistes lorsqu'ils sont morts ou étrangers, remarque Gilles Finchelstein, le directeur général de la Fondation Jean Jaurès. Historiquement, elle a combattu Jaurès, puis l'a ignoré ." En 2007, les choses ont changé. Le candidat Nicolas Sarkozy, qui durant la campagne convoque cette figure pour la première et la dernière fois, va jusqu'à s'autoproclamer "héritier de Jaurès ". Pour le frontiste Louis Alliot, "Jaurès avait raison ". François Hollande, qui lui a rendu hommage ce matin à la Taverne du croissant, se dit "inspiré " par lui, et Jean-Luc Mélenchon souhaite "le célébrer ".
La frontière entre évocation et instrumentalisation est mince. "Pour les responsables politiques, il est difficile de toujours trouver la bonne distance", reconnaît Gilles Finchelstein. Mais Jaurès n'est selon lui pas un cas à part : "C'est vrai de toute réflexion sur l'histoire".
Le socialiste n'a d'ailleurs "plus grand chose à nous dire sur les politiques publiques qui sont conduites, car le monde a évolué" . "En revanche, estime Gilles Finchelstein, il a beaucoup de choses à nous dire sur la manière de faire de la politique, sur l'idéal, sur les convictions ". Surtout, "il a su, dans une France bien moins éduquée que la nôtre, s'adresser toujours à l'intelligence des citoyens et tirer les Français vers le haut ".
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