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Villepin : "le chemin de la paix en Syrie passe par Moscou"

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin était l'invité de Jean Leymarie ce jeudi matin sur France Info. A l'heure où Vladimir Poutine administre une grande leçon de relations internationales dans le New York Times, il souligne que la Russie est incontournable et dénonce les échecs militaires occidentaux ces dernières années. Pour sortir du blocage diplomatique, il appelle à un projet de première résolution qui n'évoquerait pas l'usage de la force.
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Dominique de Villepin n'est ni choqué, ni étonné par la tribune publiée par Vladimir Poutine dans le New York Times . Pour lui, la voix de la raison vient même plutôt de Moscou que de Washington dans le dossier syrien : "Les Américains n'ont pas brillé dans leur rôle en matière de paix dans les dernières années ", lâche-t-il. Et de citer les "treize années d'erreurs européennes et américaines. L'Afghanistan : la force n'a rien réglé. L'Irak : le mensonge et la force ont aggravé les choses. La Libye, on a outrepassé les prérogatives données par le Conseil de sécurité et je comprends qu'à Moscou, on ait le sentiment de mensonge de la part des Occidentaux ".

Celui qui, à la tribune de l'ONU, s'était opposé à l'invasion de l'Irak estime que le recours à la force est devenu subrepticement une habitude : "on s'est laissé habituer, au fil des dernières années, à une sorte de militarisation des esprits et on veut croire que l'usage de la force va régler les problèmes internationaux. L'usage de la force, ce n'est pas la potion magique ".

Et dans le dossier syrien, il juge même l'option militaire "impossible : les opinions publiques n'en veulent pas et le Congrès américain n'en veut pas non plus. Et je pense qu'ils ont raison ". Alors que les Russes et les Américains doivent se rencontrer ce jeudi, il propose une méthode pour sortir du blocage diplomatique : un compromis en deux temps. Dans un premier temps, le vote d'une résolution qui n'évoque pas l'usage de la force, assorti de la menace de voter une autre résolution qui autoriserait cet usage si les parties visées ne respectent pas les termes du compromis. Dans ces conditions, il juge possible un vote à l'unanimité.

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