Yannick Jadot : "Si ce gouvernement devient celui du conservatisme productiviste, le divorce avec les Verts se fera vite"
Pour Yannick Jadot, la
ligne à tenir pour le gouvernement est claire : sur les dossiers sensibles du nucléaire et du gaz de
schiste, il ne faut pas "se réfugier dans les vieilles recettes ou dans le
conservatisme "
"Il y a une compétition
incroyable aujourd'hui entre Chine et Etats-Unis sur les énergies renouvelables, donc il ne faudrait pas que la France choisisse le minitel, le nucléaire et le Concorde".
Les récentes déclarations
faites par Arnaud Montebourg, qui parlait du nucleaire comme d'une "filière
d'avenir" ont soulevé un tollé du côté des Verts, et déclenché une
avalanche de réactions chez les députés écologistes. Yannick Jadot rappelle : "Quand Arnaud Montebourg faisait sa primaire, il avait dit : il faut lever
le tabou sur le prétendu faible prix de l'electricité nucléaire, que cette
énergie devienne un horizon dépassable. Il serait bon qu'il continue à avoir ce
langage de vérité. Entre temps, il est devenu ministre. Peut-être qu'après sa
sortie sur PSA cet été, il veut donner des gages au Medef ?... "
Un Medef en manque d'entreprises innovantes
Justement, le député est
également revenu sur l'organisation patronale de Laurence Parisot, estimant le Medef "parfois assez peu représentatif des entreprises de ce pays, notamment
celles qui innovent : on a souvent, à travers le Medef, l'un des patronats
les plus conservateurs d'Europe, jouant essentiellement les privilèges des
entreprises du CAC 40 plutôt que les PME qui sont l'avenir de notre industrie
en France" .
La question du gaz de
schiste semble, elle, clarifiée après l'entrevue des Verts jeudi avec le
Premier Ministre Jean-Marc Ayrault qui a donné des gages sur ce dossier :
"Le dossier du gaz de schiste ne sera pas réouvert,
pour une bonne raison : il existe une seule technique d'extraction, et
elle est très polluante, avec des conséquences sur la santé. Le patron de Total,
lui, n'en a rien à faire des pollutions : il a pour principal objectif les
hydrocarbures, les énergies fossiles et les dividendes de ses actionnaires".
Yannick Jadot maintient : "On n'a pas connu de révolution industrielle sans révolution énergétique,
c'est un cap qu'il faut qu'on arrive à prendre, comme les Chinois, comme les Allemands ".
Selon le député, la France compte
120.000 emplois attribués au nucléaire pour 80% de notre électricité, contre
l' Allemagne qui attribue 400.000 emplois sur les énergies renouvelables
pour 20 % de son électricité : "Quel choix doit on faire pour l'emploi
et les PME ?" demande Yannick Jadot.
"Il y a de l'inquiétude chez les Ecologistes, que ce
soit de l'écologie associative ou politique : quand on fait le choix de la
participation à un gouvernement, c'est sur les actes qu'on doit prendre des
positions. Si la politique décidée par ce gouvernement devrait être la réouverture
du gaz de schiste ou poursuivre l'investissement sur le nucléaire, il est évident
que cela poserait la question de notre participation".
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