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De l'eau repérée sur une lune de Saturne

La Terre n'est pas la seule planète à avoir des océans. Une poche d'eau a été repérée sous la surface d'un satellite naturel de Saturne.
Article rédigé par franceinfo - Mathilde Fontez
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Sous la surface de Mimas, lune de Saturne, les scientifiques ont repéré un océan d'eau dans son état liquide, enfoui à trente kilomètres. (JPL-CALTECH/SSI / MAXPPP)

Il n’y a pas que sur Terre qu’il y a des océans. Des chercheurs viennent d’établir qu’une grande poche d’eau liquide se cache sous la surface d’une petite lune qui tourne autour de Saturne. Explications avec Mathilde Fontez, rédactrice en chef au magazine Epsiloon.

franceinfo : Présentez-nous cette lune de Saturne...

Mathilde Fontez : Cette lune de Saturne s’appelle Mimas. Elle est minuscule, presque 10 fois plus petite que la nôtre. Vue de l’extérieur, rien ne laisse penser qu’elle pourrait abriter un océan. Sa surface est pleine de cratères, dont un énorme qui la fait ressembler à l’étoile de la mort de Star wars. Elle a l’air totalement figée, glacée. Et pourtant, oui : elle doit avoir assez de chaleur pour abriter un océan sous sa croûte.

Comment les scientifiques en ont-ils fait la découverte ?

Grâce en particulier aux données de la mission Cassini-Huygens. Cette sonde a exploré le système de Saturne de 1997 à 2017 avant de s'écraser sur cette planète géante. Elle a mesuré une curieuse oscillation de la lune Mimas sur son orbite, une indication qu’il y aurait de la matière liquide à l’intérieur. Une équipe de l’université de Purdue, aux États-Unis vient de reprendre l'ensemble de ces données et en conclut la présence d'un océan. Il s’étendrait à une trentaine de kilomètres sous la surface de Mimas.

Est-ce la première fois que l’on découvre un océan caché comme celui-là ?

Non, il y a aussi un océan sous la croûte glacée d’Encelade, une autre lune de Saturne. On en a repéré également aussi sous la surface de satellites de Jupiter (l’autre géante gazeuse, la plus grande planète de notre système solaire) : Europe, Ganymède, et Callisto. Ces découvertes montrent tout l’impact des forces de marées dans la structure des corps du système solaire : l’énorme gravité des planètes géantes malaxe l’intérieur de leurs satellites, jusqu’à créer assez de chaleur pour obtenir de l'eau.

Et quand les astrophysiciens voient de l’eau dans son état liquide quelque part dans l’espace, ils pensent tout de suite à la possibilité d'une vie extraterrestre. Sur Terre, on sait que partout où il y a de l’eau, il y a de la vie, même dans les endroits les plus acides ou les plus sombres. Notre planète est la seule à avoir de l’eau liquide en surface, mais ce n’est pas la seule à avoir un océan. Il a donc d’autres poches de vie potentielles dans notre système solaire.

Est-ce qu’on pourra les explorer ?

C’est le but d’une mission qui va s’envoler cette année, au printemps : la mission Juice, de l’agence spatiale européenne. Elle va étudier les océans d’Encelade, Ganymède et Europe (les lunes de Jupiter). Mais il va falloir patienter un peu : elle n’arrivera là-bas en 2034.

Pour aller plus loin (site en anglais)

https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2022GL100516

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