L'escalade de vitesse : des limites sans cesse repoussées

Comment la science améliore la performance des sportifs, c'est le thème du billet sciences pendant les week-ends de ces Jeux olympiques. De nombreuses disciplines font appel à des chercheurs pour gagner davantage de médailles. C'est le cas notamment en France avec des scientifiques intégrés dans les fédérations. Exemple avec l'escalade de vitesse. Un reportage de Boris Hallier.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
22 juin 2024, Qualifications en Hongrie pour disputer les JO de Paris 2024. Le vainqueur de l'épreuve de Budapest est le Chinois Wu Peng (droite) qui a battu le Kazakh Amir Maimuratov dans la grande finale. (Illustration) (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Aujourd'hui, de nombreux chercheurs travaillent sur les disciplines olympiques pour aider les athlètes à gagner davantage de médailles. Boris Hallier s'intéresse aujourd'hui à l'escalade de vitesse. Reportage au pôle France de Voiron, près de Grenoble.

À première vue, c'est une salle d'escalade flambant neuve. Tout ce qu'il y a de plus classique : six couloirs, des prises, et des mousquetons pour s'assurer. Mais il y a un petit plus, une voie bien spécifique, se réjouit Lionel Reveret, chercheur à l'INRIA, l'Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique : "C'est ce qu'on a appelé entre nous, avec les entraîneurs, la 'voie recherche' qui est cette voie où il y a des capteurs de force derrière les prises." 

21 mai 2024. Léo Imbert, entraîneur au pôle escalade à Voiron, et Lionel Reveret, chercheur à l'INRIA devant la "voie recherche" du pôle escalade. (BORIS HALLIER / RADIO FRANCE)

Pour ce chercheur de l'INRIA, cette voie est idéale pour évaluer les performances des athlètes.

 "Ce qu'il faut, c'est mesurer la force qui est exercée sur la prise par l'athlète. C'est comme une balance en trois dimensions. Là où la balance va mesurer juste la direction verticale, ce sont des capteurs un peu plus évolués qui permettent de mesurer en 3D."

Lionel Reveret, chercheur à l'INRIA

à franceinfo

En escalade de vitesse, chaque détail compte

15 mètres à gravir avec un record du monde sous la barre des 5 secondes : "On est à trois mètres par seconde. C'est comme si vous couriez à une bonne vitesse de jogging, mais à la verticale. Et c'est vrai qu'avec le projet PerfAnalytics, on a essayé d'apporter des informations supplémentaires pour optimiser la performance."

les chercheurs du projet PerfAnalytics interviennent auprès des sportifs lors de leurs séances d’entraînement. L’objectif ? Capter un maximum d’informations sur le mouvement de l’athlète pendant sa performance. (INRIA / C.MOREL)

En plus de ces capteurs de force, la salle est équipée de caméras. Elles permettent de reconstituer l'ascension de l'athlète en 3D. Des outils précieux pour Léo Imbert, entraîneur au pôle France d'escalade : "Avant tous ces capteurs, on a des idées. On imagine ce qui se passe, en se disant ils sont loin du mur, ils poussent dans l'axe, désaxés, etc. Là, aujourd'hui, les capteurs vont pouvoir nous dire clairement ce qui se passe, si les sensations, les impressions qu'on a, sont vraies, ou si on se trompe complètement."

Une discipline qui se professionnalise

"Tous les sports de haut niveau, en cherchant de plus en plus la performance, se tournent vers des données scientifiques. Aujourd'hui, c'est essentiellement pour le haut niveau que ça va nous être utile. Mais à terme, on apprendra des choses sur l'escalade qui serviront à tout le monde", ajoute l'entraîneur.

Et dans ce sport, les limites sont sans cesse repoussées, en 12 ans, les records du monde d'escalade de vitesse ont été battus à 10 reprises.

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