La sonde Parker va à la source du vent solaire
Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine Epsiloon, s’approche tout près du Soleil avec la sonde Parker de la Nasa, en mission là-bas. La sonde Parker de la Nasa s’est en effet approchée plus près de l'astre solaire, plus qu’aucune sonde ne l'avait fait avant elle.
franceinfo : Les mesures de cette sonde montrent la naissance du vent solaire, qui souffle jusqu’à la Terre ?
Mathilde Fontez : Oui, cette sonde s’est envolée en 2018, elle tourne autour du Soleil en s’approchant très, très près. Elle est entrée dans l’atmosphère de l’étoile fin 2021. Et elle est passée à 8,5 millions de kilomètres de sa surface – ça paraît beaucoup, mais c’est plus de 10 fois plus près que la Terre, jamais une sonde ne s’était approchée si près.
Parker a pris des images, des mesures du plasma, des particules énergétiques, du champ magnétique. Ensuite, il a fallu attendre que ces données soient analysées par les équipes d’astrophysiciens au sol. Les résultats commencent à tomber. La sonde a pu voir la naissance du vent solaire.
C’est ce vent qui vient jusqu’à la Terre…
Oui, ce sont des particules très énergétiques qui baignent tout le Système solaire, toutes les planètes, elles forment une sorte de bulle. Et la Terre, bien sûr, baigne dans ce vent aussi. C’est ce vent qui crée les aurores boréales, en excitant les molécules de l’atmosphère. Comment il naît ? Qu’est-ce qui, à la surface du Soleil, déclenche ces flots de particules ? Comment il se structure ? C’est pour répondre à ces questions que la sonde Parker a été lancée.
Et là, les chercheurs ont un début de réponse : c’est un mécanisme magnétique, à la surface du Soleil, qui déclenche les courants de particules. La sonde a enregistré des rafales de vent qui correspondent pile à la structure magnétique de la surface. Elle s'imprime en quelque sorte dans le vent solaire, ce qui montre qu’elle en est à l’origine. Et ensuite, ces bouffées se propagent jusqu’à la Terre.
Ces découvertes pourraient aider à prédire les éruptions solaires ? On parle souvent des risques provoqués par ces éruptions pour les satellites en orbite, par exemple ?
C’est l’idée qu’en comprenant finement la formation du vent solaire, les mécanismes à la surface, on puisse prédire ces éruptions. Réussir à mettre en place une météo solaire. Actuellement, il n’y a pas de prédictions fiables. La seule chose qu’on peut faire, c’est surveiller et mettre les satellites en veille, dès qu’on détecte une éruption solaire, pour éviter que leurs systèmes électroniques soient abîmés par les flots de particules.
La sonde Parker va continuer les observations. La prochaine approche au plus près du Soleil est prévue pour 2025.
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