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Le billet sciences. La 5G, une course de fond pour les attributions mais une hostilité d'une partie de l'opinion

Depuis le 29 septembre, l’Arcep, l’autorité de régulation des télécoms a lancé les enchères pour attribuer les bandes de fréquence aux opérateurs mobiles pour la 5G. Et la bataille fait rage entre les pour et les contre. 

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La France a lancé le 29 septembre les premières enchères pour l'attribution des fréquences 5G. (MAXPPP)

La France a donc lancé les enchères pour les fréquences 5G. Ces attributions doivent permettre d'ouvrir la voie aux premières commercialisations de services 5G dans certaines villes, à la fin de l'année. Orange a obtenu la plus grande part des "blocs" en jeu, a annoncé, jeudi 1er octobre, l'Arcep, le régulateur des télécoms. Cette enchère principale sera suivie d'une enchère de positionnement "courant octobre".

De nouvelles possibilités offertes grâce à un plus grand débit

La 5G, la cinquième génération de réseau mobile, suscite encore de nombreuses réticences, à tel point que des municipalités comme celle de Lille viennent de voter un moratoire sur le déploiement de la 5G, Martine Aubry ayant je cite : "des doutes sur l'impact sanitaire et la sobriété numérique".

Cette 5G défendue, entre autres par les opérateurspermet de transmettre en gigabit, soit 1 milliard d’informations binaires (0 ou 1) par seconde, soit 10 fois plus que la 4G actuelle. Elle permet, entre autres, de fluidifier le travail à distance, ou encore pour des applications professionnelles comme l’Internet des objets ou les smart cities.  

"On a des besoins de capacités car on arrive au bout des réseaux existants. Ensuite, on en a aussi besoin pour les entreprises, pour les villes intelligentes, pour apporter de nouveaux usages en rupture avec des communications fiabilisées qui permettent de développer des usages sur l’industrie 4.0 ", précise Michaël Trabbia, directeur de l’innovation des technologies chez Orange.

L’industrie 4.0 consiste, entre autres, à faire dialoguer le monde physique comme les machines-outils, les robots ou les imprimantes 3 D et leur pilotage à distance grâce au haut débit. Ou encore le partage des données pour la recherche ou les opérations médicales urgentes à distance.

La grande question de la consommation énergétique

La consommation énergétique est un grand débat entre les "5G-sceptiques" et les opérateurs mobiles. Selon l’Arcep, autorité indépendante régulatrice des télécoms, la 4G aujourd’hui, consomme trois fois plus que l’ADSL, ou encore 10 fois plus que la fibre. Et pour Stephen Kerckhove, délégué général de l’association Agir pour l’Environnement, la consommation va globalement augmenter. 

Dans les pays où ça a été développé, on assiste à un effet rebond : par unité de data transmise, on gagne en efficacité énergétique, mais on en consomme beaucoup plus (2 à 3 fois plus) donc on finit par avoir une consommation électrique qui augmente.

Stephen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement

Michael Trabbia d’Orange n’est pas de cet avis : "On arrive au bout de la capacité des réseaux existants. On a donc besoin de nouvelles fréquences et de technologies plus efficaces, en termes énergétiques. La 5G est une technologie qui permettra d’être 10 fois plus efficaces que les technologies actuelles."

Concernant les effets sur la santé, les ONG réclament plus d’études d’impacts : "On ne réclame pas l’interdiction de la 5G, on demande juste à objectiver les controverses, que les scientifiques et les experts qui ont été missionnés par le gouvernement aient le temps de rendre leurs rapports et leurs expertises", souligne Stéphen Kerckhove.

Les industriels, de leur côté, font état d’études qui serait selon eux, déjà
probantes.

Il y a plus de 20 000 études scientifiques qui ont été menées. Les autorités sanitaires du monde entier se sont prononcées sur ce sujet. Il n’y a pas de risques sanitaires des ondes.

Michaël Trabbia, directeur de l'innovation des technologies chez Orange

Le débat divise toujours, entre ceux qui prônent l’innovation et ceux qui sont partisans de la prudence. Un éternel débat, pour un choix de société.

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