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Le billet sciences. Les chiffres alarmants de la pollution des océans

A l’occasion de la journée mondiale de la mer, Gérard Feldzer nous rappelle l’impact des pollutions d’origine humaine sur les océans. Le transport maritime, un secteur à fort impact environnemental

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
11 tonnes de plastiques sont produites mondialement chaque seconde, une grande partie termine dans les océans. (ROBIN DES BOIS)

Aujourd’hui, 95% des marchandises transportées à travers le monde se font par voie maritime. Durant ces cinquante dernières années, les flottes de navires ont considérablement augmenté et l’impact environnemental de ce secteur est de plus en plus montré du doigt. On considère par exemple qu’il est responsable d’environ un cinquième des émissions mondiale d’oxyde d’azote et de 5 à 10% des émissions mondiale d’oxyde de soufre, un polluant très nocif pour la santé. L’une des causes de ces émissions est l’utilisation du fioul lourd comme carburant principal des navires.

Un secteur en pleine mutation

Les alternatives au fioul lourd comme moyen de carburant se développent de plus en plus dans le secteur du transport maritime. L’une d’elles est l’utilisation du gaz naturel liquéfié (GNL), un carburant nettement moins polluant en termes d’émission de particules fines et de CO2. L’armateur français CMA CGM a par exemple mis à l’eau récemment le plus grand porte-conteneur au monde propulsé au gaz naturel liquéfié. Cependant, ce genre d’initiatives reste encore une exception aujourd’hui.

Une autre alternative est l’utilisation de l’hydrogène, "vert" (fabriqué à partir d’énergies renouvelables) offrant de belles perspectives d’avenir mais qui est encore très cher. Pendant ce temps-là, Marc Van Peteghem, un architecte naval français propose des voiles rigides disposées sur les côtés des navires, pour économiser jusqu’à 15% de consommation de carburant.

L’exportation de déchets plastiques par voie maritime

Aujourd’hui, on estime qu’environ 11 tonnes de plastiques sont produites mondialement chaque seconde. Alors que très peu sont recyclés, un phénomène d’exportation des déchets européens vers de nombreux pays d'Asie s’est développé. "A force d’envoyer ses déchets en Asie, l’Europe a oublié de redimensionner ses filières de recyclage et de récupération et s’est contentée d’expédier, sans véritablement regarder ce que devenait ces déchets"., Charlotte Nithart, Directrice de l’association Robin des bois.

Ces exportations massives de déchets ont de nombreuses conséquences. Parmi elles, le développement de décharges sauvages, le brûlage de déchets à l'air libre dégageant des substances toxiques, ou alors, le rejet direct, par des entreprises mafieuses, des déchets contenant des métaux lourds à la mer.

Le nécessaire développement d’une filière de recyclage en Europe

Après des milliers de tonnes de déchets exportés, le système commence à se gripper et de nombreux pays d'Asie refusent de plus en plus l'importation de déchets. "La solution, c’est de construire une filière industrielle de régénération et de valorisation des plastiques en Europe et notamment en France. Tout cela c’est de l’innovation, de la recherche et de la main d’œuvre correctement payé. Bien entendu, pour mettre fin à ces exportations, la solution s’est aussi de produire moins de déchets", Charlotte Nithart, Directrice de l’association Robin des bois.

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