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Le billet sciences. "Médias en Seine", le festival des médias de demain, donne la parole aux auditeurs le 19 novembre

Ce jeudi 19 novembre 2020, franceinfo organise à la Maison de la Radio l’évènement Médias en Seine, 100% digital, sur l’info et les médias de demain. Bertrand Piccard et Nicolas Hulot sont les invités de Gérard Feldzer.

Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le festival des médias le 19 novembre 2020 sera 100% digital. Le quatrième pouvoir à l'ère de l'information numérique et à l'heure de la crise sanitaire mondiale seront au centre des rencontres et des débats. (FRANCEINFO / LES ECHOS)

Médias en Seine, le festival des médias demain revient à Radio France le jeudi 19 novembre et sera, pour cause de crise sanitaire, entièrement digital. Sept thématiques seront abordées au cours de cette journée de rencontres et de débats. Urgence climatique, crise sanitaire, élections américaines, bataille mondiale des séries, un festival à suivre en livestream. 

Invités de ce Billet sciences du weekend, Bertrand Piccard de la fondation Solar Impulse et Nicolas Hulot, ancien ministre de la Transition écologique et solidaire dans le gouvernement d'Edouard Philippe

franceinfo : Bertrand Piccard, quelle est votre perception des médias et ce que vous en attendez ?

Bertrand Piccard : Le sens des priorités et de la mesure. Par exemple ne pas donner autant de temps de parole à un climatosceptique qui représente 0,1% de la population qu’à un expert du climat, car cela donne l’impression qu’il y a seulement 50% des experts qui croient au changement climatique.

Et vous, Nicolas Hulot, qu’attendez-vous des médias ?

Nicolas Hulot : Il y a des médias qui ont le sens de la hiérarchisation de l’information. Ils ont un rôle essentiel dans la démocratie. Globalement, les médias sont vertueux, mais il y a une forme de compétition à l’information. Moi, ce que j’attends des médias, c’est de la pédagogie sur la créativité qui augure du monde de demain. 

Mais est-ce qu’un ministre, que vous avez été, a le pouvoir d’atteindre ce monde de demain ?

Nicolas Hulot : La crise écologique est une crise de société qui ne peut pas s’accommoder d’être sous-traitée par un homme ou une femme responsable d’un ministère, d’un groupe politique ou d’un tissu associatif. Globalement nous savons ce qu’il faut faire, mais nous ne savons pas comment le faire.

Il y a la politique, qui peut s’accompagner de solutions, c’est d’ailleurs le sens de votre fondation Solar Impulse Bertrand Piccard ?

Bertrand Piccard : La technologie peut détruire le monde comme elle peut sauver le monde. On doit l’utiliser pour développer une croissance qualitative permettant d’être plus efficient et écologique tout en créant des emplois et du profit. 

Hier, Nicolas Hulot, en tant que ministre, ou aujourd’hui à travers votre fondation pour la Nature et l'Homme, beaucoup de technologies vous parviennent, mais est-ce suffisant ?

Nicolas Hulot : La technologie peut jouer un rôle important dans la transition écologique mais seule, elle ne suffira pas. En ce qui concerne la croissance ou la décroissance sélectives, il faut les planifier pour qu’elles ne laissent personne au bord du chemin, et qu’on donne à ceux qui pourront avoir à se convertir, les moyens et le temps. Ce qui est très important, c’est que les démocraties puissent s’emparer du temps long.

Vous avez rencontré tous les deux le Pape François, notamment à l’occasion de l’encyclique Laudato Si. Quel souvenir vous a laissé cette rencontre ?

Bertrand Piccard : J’ai dit au Pape que ceux qui sont capables de comprendre son message de sagesse et de respect ne sont pas ceux qui détruisent la Nature. Il faut donc aussi parler des solutions technologiques rentables, qui prouvent qu’il est dans l’intérêt des égoïstes d’entrer dans cette logique de protection de l’environnement.

Et pour vous, Nicolas Hulot ?

Nicolas Hulot : Le Pape a dit : "Vous savez, l’Homme pardonne parfois, Dieu toujours, mais la Nature, jamais." La communauté religieuse catholique a quand même pris conscience de cette urgence. Elle a quelque part interpellé aussi les autres grandes confessions et, pour moi, c’est l’essentiel, car c’est une crise culturelle. Comme le dit Edgar Morin : "Nous sommes technologiquement triomphants mais culturellement défaillants."

Medias en Seine 100% digital le 19 novembre en livestream donne la parole aux auditeurs sur l'info et les médias. 

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