Cet article date de plus de quatre ans.

Le billet sciences. Quelles solutions face à la violence des tempêtes et des inondations ?

La tempête Barbara dans le sud-ouest, les inondations dans le sud-est, on a l’impression que ces phénomènes climatiques sont de plus en plus violents. A-t-on les moyens de les anticiper et de mieux faire face ? 

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une maison en partie emportée par la crue de la rivière, à Roquebillière (Alpes-Maritimes), samedi 3 octobre 2020.  (NICOLAS TUCAT / AFP)

L’arrière-pays niçois, victime de violentes intempéries, les Pyrénées-Atlantiques victimes de vents dépassant les 215 km/h. Les conséquences de ces phénomènes climatiques sont considérables, comment s’en prémunir ? Des solutions existent.

Le premier risque naturel en France :
les inondations

Les inondations représentent aujourd’hui le premier risque naturel en France. 17,1 millions de français sont exposés à des inondations par débordement de cours d’eau et 1,4 million au risque de submersion marine. Ceci devrait s’accentuer avec le changement climatique. Les experts du GIEC, Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat, considèrent, par exemple, que les eaux devraient monter d’environ 80 cm d’ici 2100 et que la fréquence des événements météorologiques extrêmes va s’accentuer.  

La préservation de nos sols naturels  

De nombreuses solutions concrètes pour limiter le risque d’inondation résident dans une meilleure préservation de notre environnement naturel.  

L'eau qui tombe doit être absorbée par les sols. Pour cela, il faudrait changer les pratiques agricoles, notamment, maintenir un couvert végétal toute l’année, développer l’agroforesterie, des réseaux de haies. En somme, toutes les mesures qui facilitent l’infiltration et donc la recharge des nappes et des aquifères.

Jean-Louis Janeau, chercheur en hydrologie et sciences des sols

Jean-Louis Janeau, chercheur à l’IRD, l’Institut de recherche pour le développement, ajoute que les zones humides, par exemple, ont des valeurs biologiques et hydrologiques remarquables. Grâce à leur grande capacité de rétention d’eau, elles nous ont longtemps protégés des inondations. Mais depuis le XVIIIe siècle, 87% d’entre elles ont disparu, et avec elles, des barrages naturels et des milliers d’espèces animales et végétales. En cause notamment : la démographie et l’artificialisation des terres.  

La rivière Kuma en crue à Yatsushiro, dans le sud du Japon, région touchée par des pluies diluviennes, le 4 juillet 2020.  (MASAKI AKIZUKI / YOMIURI / AFP)

L’imperméabilisation des sols, cause majeure de l’augmentation du risque inondation  

Aujourd’hui, c’est environ l’équivalent de la superficie d’un département moyen qui est artificialisé tous les 7 à 10 ans en France. L’eau ne pouvant plus s’infiltrer dans ces sols, il faut protéger nos espaces naturels et, dans nos espaces déjà artificialisés, valoriser l’utilisation de matériaux facilitant l’absorption des eaux.  

Beaucoup d’architectes et d’urbanistes travaillent sur des matériaux poreux utilisables, par exemple, pour les routes et les trottoirs. Mais aussi sur le reboisement de toutes ces zones périurbaines, afin de permettre l’infiltration des eaux.

Jean-Louis Janeau

Pour la tempête Barbara qui a traversé la façade atlantique, les mêmes causes produisent les même effets. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous adapter au réchauffement climatique et à ses conséquences, comme les pluies abondantes et soudaines.

Des solutions techniques peuvent en atténuer les effets, mais le changement de comportement aussi : vivre en bonne intelligence avec la nature peut nous protéger. 

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