Le vaisseau envoyé sur la Lune par le Japon est à nouveau entré en contact avec la Terre

Après avoir rompu le contact après son alunissage, le vaisseau japonais Slim s'est rallumé. Le contact est donc à nouveau établi avec l'agence spatiale nippone.
Article rédigé par franceinfo - Mathilde Fontez
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le module Slim a de nouveau donné signe de vie cette semaine, permettant de rétablir le contact avec l'agence spatiale japonaise JAXA. (JAXA / MAXPPP)

Il y a 10 jours, le Japon est entré dans le club très fermé des pays qui ont posé un vaisseau sur la Lune. Mais Slim – c'est nom – avait aussitôt rencontré des problèmes et perdu le contact avec la Terre. Situation qui est désormais résolue. Les explications de Mathilde Fontez, rédactrice en chef au magazine Epsiloon.

franceinfo : Le vaisseau spatial japonais s'est donc réveillé ?

Oui, La Jaxa, l’agence spatiale japonaise, a réussi à rétablir la communication avec son module. Slim a pu cette semaine réaliser les analyses prévues, dans le cratère de 300 mètres dans lequel il s’est posé il y a 10 jours, le cratère Shioli – près de l’équateur lunaire. Soulagement du côté de l’agence parce que, en effet, 3 heures après l’alunissage, le module avait dû être éteint.

Que s’est-il passé ?

Slim s’est posé, avec une grande précision, à 55 mètres seulement de sa cible initiale, mais il s’est posé à l’envers, sur la tête. Au cours de la descente, l’un de ses moteurs principaux a lâché et l’ordinateur de bord n’a pas réussi à compenser la perte de poussée. Dans cette position, les panneaux solaires du module se sont retrouvés inclinés vers l’ouest, à l’ombre. Il fonctionnait sur sa batterie, et au bout de trois heures, dès qu’ils ont réussi à télécharger les données et les images de l’atterrissage, les ingénieurs de la mission ont dû l’éteindre, en espérant qu’il se rallume une fois que l’inclinaison du Soleil aurait changé.

C’est finalement ce qui s’est passé : désormais, sur la Lune, le soleil frappe vers l’ouest. Il éclaire de nouveau les panneaux. Et le module s’est rallumé.

Pouvait-on le bouger, pour le remettre à l’endroit ?

Non, c'était une manœuvre trop risquée, selon la Jaxa, et cette aventure nous rappelle qu'il est extrêmement délicat de piloter un engin sur la Lune. On pourrait croire que c’est une formalité, après que de nombreux modules ont déjà atterri avec succès, y compris des vaisseaux avec des humains : les cinq missions Apollo. Mais cela reste toujours un défi.

D’ailleurs, même les États-Unis n’ont pas reposé un vaisseau sur la Lune depuis Apollo 17, en 1972. La sonde américaine Peregrine qui devait alunir début janvier a échoué, tout comme les deux tentatives précédentes du Japon, en 2022 et 2023 ou la sonde Russe Luna 25 l’été dernier. Nous vivons en ce moment une (nouvelle) course vers la Lune, une trentaine de missions sont prévues dans les années qui viennent, dont Artémis, qui doit faire atterrir des humains en 2026. Pour l’instant, cette course ressemble un peu à un crash test.

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