Les girafes sont de retour : leur population se reconstitue
117 173 girafes exactement ont été recensées sur le continent africain. Soit 20% de plus qu’en 2015. Un rebond lié aux efforts de conservation, mais aussi à de nouvelles techniques de comptage de ces grandes timides.
Le billet science du weekend avec Mathilde Fontez, rédactrice en chef d’Epsiloon.
et une bonne nouvelle à vous annoncer, qui peut faire du bien dans cette actualité assez grave que nous vivons en ce moment.
franceinfo : Les girafes, qui sont dans la catégorie des espèces vulnérables, sont de retour. Leur population se reconstitue ?
Mathilde Fontez : Oui, elles restent pour l’instant classées dans la catégorie des espèces vulnérables par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Mais l’état des lieux de leur population qui vient de paraître montre une augmentation de leur nombre. Cette espèce africaine emblématique va mieux.
On compte 117 000 girafes à l’état sauvage aujourd’hui. Soit 20% de plus que lors du dernier recensement, en 2015.
Ce sont les programmes de conservation qui commencent à marcher ?
En partie oui, d’après l’analyse des chercheurs. Les girafes sont menacées par le braconnage, mais surtout par la fragmentation de leur habitat. La création de réserves, notamment au Niger, au Tchad ou en Ouganda, a permis aux populations de retrouver de l’espace.
Les girafes du Nord en particulier, une population qui vit en Afrique centrale et occidentale, ainsi qu’en Ouganda et dans certaines parties du Kenya, était considérée comme l’espèce la plus menacée. On voit aujourd’hui qu’elles retrouvent une croissance : la population est passée de 4780 en 2015, à 5900 aujourd’hui.
Mais ce sont aussi les techniques de comptage qui se sont améliorées.
On a aujourd’hui de meilleures données ?
Oui, la girafe est une grande timide : elle est difficile à repérer et à compter. D’autant qu’elle s’étend sur toute l’Afrique subsaharienne, en une multitude de petites populations, isolées les unes des autres. On a même découvert récemment qu’il y a non pas une, mais quatre espèces de girafes – en 2016 seulement, ce sont des études génétiques qui l’ont montré.
Jusque-là, la plupart des comptages étaient réalisés par avion. Mais les écologues ont mis en place d’autres techniques, basées sur des relevés photographiques. On utilise désormais des programmes informatiques qui analysent automatiquement les images et reconnaissent les individus en fonction de leurs taches. Au Kenya, c’est ce qui expliquerait l’explosion du nombre de girafes détectées : on en compte 16 000 aujourd’hui : plus du double de ce qui était compté en 2015.
Les girafes sont sauvées ?
Pour les spécialistes, elles restent en danger. En particulier à cause du réchauffement climatique qui accentue la pression sur les populations. On est loin d’avoir retrouvé les populations de girafes qui s’étendaient en Afrique il y a quelques centaines d’années : on en comptait alors un million. Mais ces chiffres donnent de l’espoir : ils montrent que le plus grand animal du monde peut rebondir lorsque ses conditions de vie s’améliorent.
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