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Mission Artemis et retour sur la Lune : la combinaison n’est pas prête

Mission Artemis : décollage imment, direction la Lune. Oui, mais il reste à fabriquer l’alunisseur, le vaisseau qui se posera sur le sol lunaire, et la combinaison spatiale pour les astronautes n'est pas encore conçue, elle doit être prête fin 2023...

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Fontez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Illustration d'artiste. Deux membres d'équipage en costume travaillent sur la surface lunaire. La Nasa a confié la conception de la combinaison qui ramènera les astronautes de la mission Artemis sur Terre, à une société privée Axiom Space.  (NASA)

Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine scientifique Epsiloon détaille aujourd'hui les problèmes qui restent à résoudre avant le départ d'Artemis originellement prévu pour le 16 novembre. Mission qui a déjà été retardée trois fois. 

franceinfo : La mission Artemis vers la Lune est sur le point de décoller pour la troisième fois. La fusée devrait s’envoler mercredi, le 16 novembre, d’après la Nasa. Tout est prêt ?  

Mathilde Fontez : Pour cette partie de la mission, tout a l’air d’être prêt. Bon, c’est la troisième fois qu’on dit ça, la troisième fois que l’énorme fusée SLS s’avance sur le pas de tir. Elle avait dû être remise au hangar fin septembre, à cause de l’ouragan Ian, et au printemps dernier, pour des problèmes techniques.

Mais cette fois pourrait être la bonne : la première étape de la mission de retour sur la Lune : un premier vol de la fusée et de sa capsule Orion sans équipage, avant un vol test avec équipage prévu en 2024, et un retour de 4 astronautes sur la Lune – deux vont se poser – en 2025.  

C’est donc parti !

Oui, sauf que maintenant que les choses deviennent concrètes, on s’aperçoit de la montagne qui reste à gravir – techniquement – avant le vrai retour sur la Lune. Il reste à fabriquer l’alunisseur, le vaisseau qui se posera sur le sol lunaire. Mais ça, ça a l’air en bonne voie, entre les mains de l’entreprise Space X. Surtout, il reste à concevoir une combinaison spatiale pour les astronautes.  

La combinaison n’est pas prête ?

Ça parait fou, on pourrait se dire que tout de même, ce n’est pas un objet aussi trivial qu’une combinaison qui pourrait faire capoter le grand retour sur la Lune. Oui, sauf qu’une combinaison, en fait, ça n’a rien de trivial. C’est un objet incroyablement technique, très sensible dans la mission. En gros, c’est un vaisseau spatial en lui-même. Sauf qu’il est de forme humaine.  

Mais on sait en fabriquer des combinaisons. Il y en a dans l’ISS, il y a celles des missions Apollo…

Mais aucune de ces combinaisons ne peut être utilisée pour le retour sur la Lune. Celles de l’ISS ne sont tout simplement pas faites pour ça. Elles ne sont pas résistantes par exemple, à la poussière lunaire : une poussière incroyablement abrasive, et collante. Quant à celle des missions Apollo, elle ne répond plus aux critères de sécurité actuels – il faut rappeler que les astronautes d’Apollo ont pris d’énormes risques, on ne tolérerait plus ça aujourd’hui.

Alors, il y a des travaux depuis 10 ans, mais aucun prototype n’est à la hauteur. Sans compter que la Nasa vient, en septembre dernier, de prendre une décision assez radicale : confier la conception et la fabrication à une entreprise privée, Axiom Space, qui va devoir travailler dans des délais ultra serrés, malgré son manque d’expérience.

La combinaison doit voler en 2025, elle doit donc être finie fin 2023, pour l’entraînement des astronautes. Donc oui dans quelques jours, la fusée va peut-être décoller. Mais ce sera peut-être la combi qui sera le grain de sable qui retardera le retour sur la Lune.

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