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Un panache de vapeur géant s’échappe d’une lune de Saturne

On part vers Encelade, une lune de Saturne, où l’on a découvert un panache de vapeur géant.
Article rédigé par franceinfo - Mathilde Fontez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les nouvelles observations faites par le télescope spatial James Webb sur Encelade, une des lunes de Saturne. (Illustration) (NASA / JPL / SSI / CASSINI IMAGING TEAM)

Précision. Une première version de ce texte a par erreur mentionné qu'Encelade était une lune de Jupiter, et non une lune de Saturne. 


Mathilde Fontez, rédactrice en chef au magazine Epsiloon, évoque aujourd'hui une nouvelle découverte du télescope spatial James Webb : un panache, un nuage de vapeur d’eau géant qui s’échappe d’une lune de Saturne.

franceinfo : Expliquez-nous Mathilde, comment a été découvert ce nuage ?

Mathilde Fontez : Oui, le télescope James Webb a été envoyé dans l’espace pour observer les galaxies ultra-lointaines, les planètes autour d’autres étoiles. Mais il est parfois pointé vers notre Système solaire. C’est ce qui s’est passé en novembre 2022 : il s’est tourné pendant 4 minutes et demie vers la géante Saturne, et plus précisément l’une de ses lunes, Encelade. Et il a vu un gigantesque nuage de vapeur d’eau. 

Un nuage qui s’échappe de cette lune ?

Oui, cette petite lune est glacée. Elle est recouverte d’une banquise très blanche. C’est la sonde spatiale Cassini, qui l’a observée de près jusqu’en 2017, qui a envoyé des images incroyables de cette surface – elle ne ressemble pas du tout à notre Lune. Pas de cratères, mais des fractures dans la banquise : c’est par là que s’échappe de la vapeur d’eau.

Cassini avait déjà vu ces panaches. Mais là, ce que semble voir le télescope James Webb, c’est beaucoup, beaucoup plus grand. L’éruption de vapeur s’étendrait sur plusieurs fois la taille de la Lune.

Vue d'artiste d'Encelade, avec son panache de vapeur d'eau. (Illustration) (NASA / JPL / CALTECH)

D’où vient cette vapeur ?

D’un océan, caché sous la banquise. Et c’est ça qui intéresse particulièrement les chercheurs : Encelade aurait une croûte fine d’une vingtaine ou d’une trentaine de kilomètres de glace, et en dessous, il y aurait un immense océan salé. Un océan qui pourrait être animé d’une activité hydrothermale, d’une circulation océanique. Et qui pourrait être un refuge pour des organismes biologiques, pour de la vie.

C’est un échantillon de cet océan qui s’échapperait par les fractures de la banquise d’Encelade, et qui s’étalerait dans l’espace. Ça permettrait donc de l’analyser, sans avoir à envoyer une sonde et à creuser – ce qui reste un défi technique. La sonde Cassini est passée plusieurs fois dans ces panaches, et elle fait un début d’analyse : elle a trouvé de la silice qui pourrait venir du fond de l’océan d’Encelade, des traces de méthane, de propane, de formaldéhyde. Ce sont des hydrocarbures, des molécules carbonées, ces molécules à la base de la vie.

Et le télescope James Webb a pu analyser le panache ?

Aucune info ne filtre pour l’instant. La découverte a seulement été annoncée à un congrès scientifique la semaine dernière. Il va falloir attendre les publications scientifiques. Mais déjà, une autre observation d’Encelade a déjà été ajoutée au programme du télescope dans quelques mois. Elle sera plus longue, elle devrait collecter plus de données de ce panache. À suivre donc.

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