Alertes orages : sur quels critères sont-elles lancées ?
L’Île-de-France et le nord-ouest du pays ont été traversés dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 mai par de violents orages. Par précaution, Météo France avait placé 19 départements en alerte orange. Ces alertes sont lancées lorsque les ingrédients de formation d’un orage sont réunis : de l’air chaud et humide venant du sol qui se soulève et rencontre de l’air plus froid en altitude.
Lorsque ce puissant courant ascendant donne naissance à des cumulonimbus, il y a risque d’orage car cet énorme nuage qui se reconnaît par sa taille de plusieurs kilomètres peut générer toutes sortes de perturbations atmosphériques : vent violent, pluie, grêle, foudre.
Mercredi soir, il est effectivement tombé localement l'équivalent de deux semaines de pluie d’un mois de mai et une trentaine d'avions qui devaient atterrir à Roissy et Orly ont été déroutés par sécurité.
Imprévisibles, les orages frappent au printemps et l'été
La trajectoire et l'intensité de ces orages restent toutefois difficiles à prévoir car même si les ingrédients nécessaires sont connus, ces phénomènes restent localisés et leur formation dépend aussi beaucoup de la température des sols et de l’humidité du relief, de la végétation. Il est donc compliqué de savoir précisément où, quand et avec quelle intensité, les orages peuvent se produire. Mais de façon générale, les orages ne sont pas surprenants au printemps. Après janvier et février, deux mois durant lesquels ils sont quasi inexistants, les impacts de foudre sont de plus en plus nombreux à partir d’avril, atteignant un maximum en juillet et en août.
Le dernier bilan disponible des vigilances météo France peut donner l’impression que les orages deviennent plus fréquents avec le changement climatique : il y a eu deux fois plus de vigilances pour orage déclenchées en 2022 par rapport à 2012, 10 ans auparavant. Mais en réalité c'est parce qu'avec l’amélioration des instruments de prévision, on anticipe mieux ces phénomènes. Les climatologues manquent encore de recul pour évaluer de façon stricte, l’impact du changement climatique sur les phénomènes orageux. Il y a cependant une tendance de fond : les orages seront à l'avenir de plus en plus accompagnés de fortes pluies car le changement climatique augmente l’intensité des précipitations extrêmes. Une augmentation de 1 degré peut en effet conduire à 7% de vapeur d’eau en plus dans l'atmosphère.
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