Alzheimer : des chercheurs souhaitent prouver que le café permet bien de lutter contre cette maladie neurodégénérative
Les travaux de l'équipe du centre de recherche Lille Neuroscience et cognition paraissent vendredi 5 juillet dans la revue scientifique britannique Brain. Pour faire simple, dans la maladie d'Alzheimer, un récepteur dans les neurones du cerveau dysfonctionne. Il s'appelle A2A et surfonctionne en quelque sorte. Les chercheurs de l'Inserm, du CHU et de l'université de Lille, menés par David Blum ont réussi à démontrer sur les souris les conséquences de ce dysfonctionnement qui, en bout de chaîne, favorise les troubles de la mémoire.
La bonne nouvelle, c'est que les scientifiques savent déjà depuis plusieurs années que la caféine bloque ce récepteur A2A, ou en tout cas le supposent, car cela a été observé dans plusieurs études épidémiologiques. Il reste désormais à le prouver. C'est pour cela, confirme David Blum, que son équipe a lancé un essai clinique de phase 3, avec des humains, c'est-à-dire en vie réelle. Les participants sont 248 patients atteints d'un Alzheimer débutant ou modéré et vivant dans le Nord de la France et en Normandie.
Placebo ou gélules contenant du café
Rassurez-vous, le protocole ne consiste pas à les gaver de café. D'abord, les chercheurs demandent à ces patients d'arrêter de boire du café, pour qu'ils soient au même niveau, ce qui évite de fausser les résultats. Tous les matins, ils doivent avaler des gélules. Puisque c'est une étude en double aveugle, là aussi pour ne pas fausser les résultats, ils ne savent pas ce qu'ils prennent. La moitié avale un placebo, l'autre moitié prend 400mg de caféine, soit l'équivalent d'environ quatre cafés. Au bout de six mois, les chercheurs analyseront les résultats. Ils supposent que les patients ayant reçu la caféine auront le moins décliné du point de vue cognitif.
Les résultats sont attendus en 2026, avant peut-être de les confirmer avec une étude à plus grande échelle. À terme, si ces hypothèses sont confirmées par les essais cliniques, David Blum estime que l'on pourrait imaginer traiter les patients atteints de la maladie d'Alzheimer ou prévenir Alzheimer avec de la caféine. En attendant ces résultats, le chercheur conseille de façon préventive, de boire du café, "en plus ça ne coûte pas cher". Il faut savoir que cela fonctionne aussi pour le thé, qui produit les mêmes effets. Puisque théine et caféine, c'est la même molécule !
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