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Arcelor Mittal lance son projet d’"acier vert" : comment le géant veut-il s'y prendre ?

Le géant de l’acier a notamment installé un "piège à carbone", qui comprend notamment une tour de 22 mètres, à Dunkerque. Le dispositif est officiellement présenté ce lundi.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'usine ArcelorMittal de Dunkerque (Nord). (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

ArcelorMittal lance lundi 21 mars à Dunkerque son démonstrateur de captage de carbone à l'échelle industrielle. Le géant de l’acier veut ainsi piéger le CO2 émis par sa propre activité et fait le pari de produire un acier plus vert.

Quand on pense à la production d’acier, on ne pense pas spontanément au qualificatif vert, on pense plutôt au gris des panaches de fumées au dessus des usines, ou au rouge du minerai de fer que l’on chauffe à 1 600°C pour obtenir de la fonte puis de l’acier.

Autant d’opérations énergivores et émettrices de CO2 mais effectivement, ArcelorMittal a prévu d’investir, avec le soutien de l’État, 1,7 milliards d’euros pour décarboner sa production d’acier. Les projets prévus à Dunkerque et Fos-sur-mer devraient permettre à eux seuls de réduire les émissions industrielles de CO2 de 10% en France .

ArcelorMittal veut jouer sur trois leviers : d'abord inclure davantage d’acier recyclé dans sa production, ensuite utiliser, à partir de 2027, des fours électriques et une réaction avec de l'hydrogène pour réduire le minerai de fer, au lieu de hauts fourneaux fonctionnant au charbon. Enfin, ArcelorMittal veut capter le CO2 à la source, avant qu’il ne s'échappe de l’usine par les fumées.Ce "piège à carbone", qui comprend notamment une tour de 22 mètres, est officiellement présenté ce lundi 21 mars. À terme, ArcelorMittal espère parvenir à la neutralité carbone en 2050.

Le captage de CO2 reste une technologie très coûteuse

Cette capture du carbone de l'atmosphère (soit en l’aspirant, soit en le piégeant dans les fumées d’usine) est en partie une solution d’avenir pour l’industrie. Cette technologie progresse dans le monde. Vous avez peut-être entendu parler de cet immense aspirateur à carbone, Orca, qui fonctionne en Islande et qui peut retirer de l'atmosphère, jusqu'à 4 000 tonnes de CO2 par an. Pour l’instant c’est une goutte d’eau, dans l'océan.

Il faudrait des milliers de dispositif de ce type pour avoir un impact sur le climat, mais c’est un début. Capter le CO2 avant qu’il ne s'échappe des cheminées d’usine, est encore plus efficace. Se pose ensuite la question du stockage sous terre. Pour conserver le CO2 en sous-sol, il faut avoir des roches qui ont déjà fait leurs preuves pour piéger des fluides. C’est le cas de certaines roches volcaniques ou d’anciens gisements de gaz ou pétrole. Le CO2 d’ArcelorMittal partira, par exemple, sous forme liquéfiée par bateau en Norvège pour être enfoui de façon permanente dans d'anciennes cavités pétrolières ou gazières en mer du Nord. C’est une énorme logistique. Et tout cela fait que le captage de CO2 reste une technologie très coûteuse, qui est loin d'être la solution miracle. 

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