Astéroïdes : des molécules nécessaires à l'apparition de la vie sur Terre proviennent peut-être de l'espace, selon des chercheurs
Des molécules essentielles à l’apparition de la vie sur Terre ont été récemment découvertes dans des poussières venues de l’espace. Ces poussières de l’espace proviennent précisément de l’astéroïde Ryugu, un témoin des premiers âges de notre système solaire, il y a quatre à cinq milliards d’années. En 2020, la sonde japonaise Hayabusa 2 a réussi à prélever sur cet astéroïde lointain quelques grammes de matière et les a renvoyés sur Terre.
Cet échantillon possède la particularité de n’avoir eu aucune interaction avec notre atmosphère. Il s’agit d’une matière totalement extraterrestre qui est restée, depuis, préservée de toute contamination dans un laboratoire sécurisé au Japon.
Cet échantillon a tout de même pu être analysé avec toutes les précautions nécessaires pour ne pas le polluer, notamment grâce à un instrument français de pointe, un microscope hyperspectral. Une équipe internationale de chercheurs, impliquant le CNRS et l’université de Paris-Saclay, a récemment annoncé avoir repéré dans cet échantillon de poussière extraterrestre de minuscules traces de composés phosphorés bien particuliers, des composés qui pourraient nous renseigner sur les origines de la vie sur Terre, indique le CNRS, jeudi 26 septembre.
Des molécules venues de l’espace
Cette théorie n’exclut pas l’apparition de la vie sur Terre à partir de son atmosphère ou de ses océans primitifs, mais il est possible que certains ingrédients nécessaires à cette apparition proviennent d’astéroïdes qui se sont écrasés sur Terre. Ces molécules, que l’on appelle prébiotiques, peuvent être de l’eau, du carbone, de l’azote, et aussi du phosphore, qui est une brique essentielle à la construction de l’ADN et à l’apport d’énergie aux cellules.
Les composés phosphorés retrouvés sur cet astéroïde ont la particularité d’être plus propices aux réactions chimiques, notamment avec l’eau, et donc plus favorables aux réactions moléculaires nécessaires à la vie, que ceux que l’on connaissait jusqu’ici. Aujourd’hui, nous ne sommes, néanmoins, pas encore complètement sûrs de cette hypothèse. Les scientifiques espèrent faire d’autres découvertes dans de futurs échantillons d'astéroïdes, et peut-être retrouver, par exemple, ce même composé phosphoré, riche en ammonium et magnésium, sur d’autres astéroïdes, comme Bennu, rapporté par la Nasa, qui est beaucoup plus gros.
Les analyses de Bennu ont déjà commencé avec les mêmes techniques. Les scientifiques espèrent obtenir de nouveaux résultats dans les mois à venir.
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