Biodiversité : le Triangle de corail menacé par les marées noires

Les projets d’exploitations pétrolières se multiplient dans cette région d’Asie du Sud-Est, connue pour ses eaux limpides, peuplées de poissons multicolores. Une ONG tire la sonnette d’alarme.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une étoile de mer dans les eaux indonésiennes du Triangle de corail (photo d'illustration). (ROMEO GACAD / AFP)

En Asie du Sud-Est, les fond marins du Triangle de corail sont des paradis pour plongeurs. Tortues, baleines, coraux… Le Triangle de corail est aussi surnommé "l’Amazonie des Mers" tant la faune et la flore y sont riches. Il s’agit en fait d’une vaste région qui englobe des pays comme l’Indonésie, les Philippines ou la Malaisie. Plus de 120 millions d’habitants y vivent de la pêche mais aussi du tourisme.

Mais cette région est aussi convoitée par les industries pétrolières et gazières car il n’y a pas là-bas que des poissons multicolores. Les fonds marins sont aussi riches en énergies fossiles. On dénombre ainsi aujourd’hui une centaine de plateformes pétrolières et gazières, l'équivalent de 1% du Triangle de corail. Mais d’après l’ONG Earth Insight, plus de 450 installations offshore supplémentaires pourraient y voir le jour dans les prochaines années.

À l’heure où les pays sont censés être engagés sur la voie de la décarbonation, ça peut paraître étonnant mais Earth Insight rappelle que la consommation d’énergie en Asie du Sud-Est devrait tripler d’ici 2050 et pour le moment les investissements dans les énergies renouvelables y restent limités. 

Près de 800 nappes de pétroles observées en quatre ans

Le risque évidemment, c’est la multiplication des marées noires. Et le Triangle de corail y est déjà confronté. Depuis 2020, près de 800 nappes de pétroles ont été observées dans la région. Elles proviennent principalement des nombreux navires qui circulent dans la zone et aux dégazages de carburant.

Mais les fuites sur les plateformes pétrolières et les accidents peuvent survenir. Un exemple en 2009 : des puits pétroliers d’une plateforme avaient explosé en mer de Timor. Il avait fallu plus de dix semaines pour colmater la brèche. L’équivalent de 2 000 barils par jour s’était déversé dans l’eau chaque jour, soit plus de 300 000 litres avec un impact évidemment majeur sur la biodiversité mais aussi sur le quotidien de nombreux habitants.

Pour l’ONG Earth Insight, la menace des marées noires ne fait que s’intensifier. Elle réclame donc notamment un moratoire, une pause dans les projets d’exploration pétrolière et gazière, pour que le Triangle de corail ne se transforme pas en désert sous-marin.

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