Biodiversité : rapporter des fruits ou végétaux exotiques dans ses bagages risque de faciliter la propagation de bactéries ou d'insectes ravageurs

Selon la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, 20 et 40% de la production alimentaire mondiale est perdue chaque année à cause de nuisibles qui s’attaquent aux végétaux. Le risque de les transporter accidentellement dans ses bagages est bien réel.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Des fruits exotiques sur un marché, le 10 mai 2024 (photo d'illustration). (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

C’est un message officiel aux voyageurs de l'Union européenne valable pour ces mois de juillet et d'août. "S'il vous plaît, ne rapportez pas de fruits ou de végétaux exotiques dans vos valises au retour des vacances". Le risque d’importer accidentellement des bactéries virus, champignons, insectes, nocifs pour nos forêts et notre agriculture, via des plantes ou des fruits qu’on rapporterait comme souvenir de vacances, n'est pas nul.
 
Notre alimentation dépend à 80% des végétaux, indique l’EFSA, l’autorité européenne de sécurité des aliments et, selon la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, 20 et 40% de la production alimentaire mondiale est perdue chaque année à cause de nuisibles qui s’attaquent aux végétaux. 

De nombreux dégâts 

Même si la plante ou le fruit paraissent être parfaitement intacts et sains, il ne faut pas les rapporter. C'est aussi valable pour les graines, car les virus, bactéries, champignons ne sont pas visibles à l’œil nu. Les insectes non plus, car ils peuvent être présents dans les feuilles ou les fruits sous forme de larves. Un seul insecte ou parasite peut causer de gros dégâts. L’exemple cité dans cette campagne européenne, c’est celui du scarabée japonais, qui a été introduit accidentellement dans certains États membres de l’UE. La France reste épargnée pour l’instant, mais n’est pas à l'abri. Ce scarabée peut s'attaquer au total à 300 espèces de plantes, arbres fruitiers, vignes, toutes sortes de feuillus. Il est même nuisible pour les pelouses des jardins. Les espèces exotiques envahissantes , ne dégradent que pas les végétaux.
 
Ces espèces exotiques envahissantes introduites accidentellement par le tourisme ou le commerce peuvent causer d'autres problèmes. Les frelons asiatiques dévorent les pollinisateurs, des termites ou des moules zébrées abîment les canalisations ou les bâtiments, le moustique tigre transporte des virus, ce ne sont que quelques exemples parmi d'autres. Une équipe du CNRS a établi en 2023 que sur les 40 dernières années dans le monde, avec la multiplication des voyages et des échanges commerciaux, les invasions biologiques ont coûté plus cher que l’ensemble des tremblements de terre, ou que toutes les inondations. Mieux vaut prévenir que guérir donc.

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