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Biodiversité : un chacal doré vient d’être formellement identifié en Bretagne

L’aire de répartition de l’espèce est en train d’évoluer. Mais comment expliquer qu'un tel animal se retrouve dans le Finistère ?
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un chacal doré au Liban. (JOSEPH EID / AFP)

Tout est parti d’un cliché automatique pris dans une ferme pédagogique du sud Finistère au printemps dernier. Un piège photographique a surpris un animal étonnant : un peu trop gros pour être un renard, mais trop petit pour être un loup. D'ailleurs, il n’avait pas les pattes sombres comme un renard, quand il arborait pourtant les mêmes oreilles et la même queue qu'un loup. La photo a donc été analysée de près. Des spécialistes viennent de le confirmer : c’est bien un chacal doré, qui a été repéré dans cette ferme bretonne.

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Sa présence en Bretagne est une première, mais cela confirme ce que l'Office français pour la biodiversité pressent depuis plusieurs années : cette espèce a tendance à étendre son territoire depuis les Balkans et l’Europe centrale vers l’Europe de l’Ouest et du Nord. Des populations de chacals sont déjà installées en Italie ou en Suisse, estime Patrick Haffner, spécialiste des mammifères au Muséum d'histoire naturelle. Et une quinzaine d’observations d’animaux isolés ont été réalisées en France depuis cinq ans, en Haute-Savoie, Deux-Sèvres, Bouches-du-Rhône dans l’Essonne, notamment. Mais sans que l’on puisse savoir à ce stade, combien de chacals explorent notre pays.

Pas de cas connu d'attaque de chacal doré sur l'homme


D'après les observations faites en Europe de l’Est, cet animal s’attaque moins aux élevages, que le renard ou le loup. Dans la nature, il arrive très bien à se nourrir de proies de petite taille, mais aussi  
de carcasses de gibier ou de déchets dans les poubelles parfois. À ce jour, il n’y a aucun cas connu d’attaque de chacal doré sur l’homme.

En France, pour l’instant, il n’est ni protégé ni chassable. Il n’a pas de statut puisqu’il n’existe pas officiellement. Si sa présence est confirmée, il faudra clarifier ce flou juridique, et voir comment il s’intègre dans notre écosystème et sa cohabitation notamment avec le loup et le renard.

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