Comment les villes cherchent à ne pas mourir de chaud ?
Encore plus de 30°C mardi sur la majeure partie de la France : des températures plus faciles à supporter en vacances, qu’au travail ou à l’école, surtout avec un masque. Mais face aux canicules plus fréquentes, les villes tentent de s'adapter.
C'est pour lutter contre le phénomène des îlots de chaleur que les villes cherchent des solutions. Le béton chauffé toute la journée par le soleil garde la chaleur et la renvoie même la nuit. Lors de la canicule de 2003, les écarts de températures étaient de 6°C entre le parvis de la gare du Nord à Paris et le bois de Vincennes. Pourtant, faire redescendre de quelques degrés la température la nuit est très important pour que le corps humain puisse tenir les vagues de chaleur. Des vagues qui peuvent avoir lieu de plus en plus souvent en dehors des vacances d'été. Une étude dans la revue Nature Climate Change, estime que déjà 30% de la population mondiale court le risque de littéralement mourir de chaud : en particulier dans les grandes villes des tropiques.
La climatisation fait grimper la facture climatique
Face à ces importantes chaleurs, la solution la plus individuelle et immédiate est bien souvent de s’équiper d’un climatiseur. La climatisation et ventilation de petits volumes a d'ailleurs progressé de 28% en 2019. Mais avec ces outils, le consommateur va renvoyer de l’air chaud à l’extérieur et d’autres gaz à effet de serre, comme le HFC, si le climatiseur a des fuites. Cela va aussi faire grimper la facture énergétique de 25% au niveau mondial.
En Inde, il y a déjà 30 millions de climatiseurs et les prévisions de l'AIE vont jusqu'à un milliard d’ici 30 ans. Si en France, le nucléaire permet d'éviter les émissions de CO2 de cette consommation électrique, en revanche ce n'est pas le cas dans le reste du monde encore très dépendant au charbon. Les Etats-Unis, le Japon et la Chine concentrent 70% de la consommation mondiale, ce qui ne va pas arranger notre problème de climat.
Jouer sur les revêtements et les couleurs
D'autres solutions collectives consistent à changer les revêtements : de la pierre plutôt que du bitume. Il y a aussi la technique de les repeindre. Une société bretonne, Cool Roof, peint les toits en blanc, notamment celui d'un supermarché à Quimper. Le concept a été mis en place aussi dans certaines rues de Los Angeles ou sur les toits de New York. Selon l'Ademe, un toit en bitume noir au soleil peut chauffer jusqu’à 80°C. Peint en blanc, cela peut descendre à 45°C, mais si on le végétalise, cela atteint 29°C.
Une autre technique repose sur la végétalisation des espaces urbains. Les arbres font de l’ombre et transpirent, ce qui humidifie l’air. C'est la raison pour laquelle beaucoup de grandes villes veulent augmenter les espaces verts, planter des arbres. Mais il faut plutôt prendre des mélèzes ou des bouleaux que des platanes pour éviter d'augmenter la pollution à l'ozone. Certaines villes jouent aussi sur les cours d’eau qui les traversent en les laissant ressortir comme dans le Val-de-Marne et l'Essonne où une partie de la Bièvre, enterrée dans des canalisations depuis 60 ans, va retrouver ses méandres.
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