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Comment restaurer les forêts d'Amazonie ?

Face aux incendies qui ravagent l'Amazonie, de nombreux dons affluent vers les programmes de reforestation. Mais attention : tous ne se valent pas, mieux vaut choisir ceux de restauration d'écosystèmes. 

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La route BR 364 porte les stigmates des incendies (arbres calcinés, sol noir) en Amazonie dans la région de Rondonia, Brésil. Août 2019 (MATTHIEU MONDOLONI / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

C’est un peu comme pour l’incendie de la cathédrale Notre-Dame : voir un tel monument partir en fumée pousse bon nombre de gens à faire un chèque. Pour la forêt amazonienne, 20 millions d’euros d’aide d’urgence ont été promis par les dirigeants du G7, quatre millions par la fondation de Léonardo Di Caprio et même des particuliers ont mis la main à la poche. Pour preuve, le moteur de recherche Ecosia, qui propose de replanter des arbres, a vu ses téléchargements se multiplier par dix en une semaine.

Des programmes en lien avec les communautés locales

Si cet argent sert à financer un programme qui replante des palmiers à huile ou de l’eucalyptus, ce n’est pas vraiment ce qu’il faut faire pour l’environnement. Mieux vaut aider les programmes de restauration d’écosystèmes, plutôt que de reforestation. Ceux de l’organisation européenne Fern par exemple. Depuis 15 ans, elle met en lien des communautés autochtones qui connaissent très bien leur forêt et des propriétaires terriens, afin de reboiser les rives du fleuve Xingu au centre du Brésil. Les communautés récoltent des semences d’arbres et de plantes de la forêt dense que les propriétaires replantent. Une façon aussi pour eux de préserver la qualité de l’eau du fleuve, qui s’était dégradée à cause de la déforestation.

Des pertes irréversibles

La nature est résiliente, si on la laisse tranquille, elle reprend ses droits. Mais ces arbres tropicaux ont mis parfois des centaines d’années à pousser. En Amazonie, les chercheurs connaissent 14 000 essences différentes mais il y en a sûrement plus. Alors comment être sûr que certaines espèces inconnues n’ont pas été éradiquées par les flammes ? On parle de l’Amazonie mais il faut bien imaginer des forêts très différentes les unes des autres, sur les 5,5 millions de kilomètres carrés de cet immense bassin, du cœur de la forêt vierge très humide aux savanes moins denses du Cerrado. C’est là que se concentrent les incendies et la déforestation, c’est là qu’il faut aider à reboiser.
Mais comme pour la cathédrale Notre-Dame : sa charpente faite d’arbres centenaires ne pourra pas être refaite à l’identique avec les mêmes arbres. Mais cela ne veut pas dire qu’elle ne sera pas restaurée pour les générations futures.

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