Cet article date de plus de trois ans.

Covid-19 : avoir été malade au printemps n'est pas un gage d'immunité pour l'hiver

En attendant un vaccin, il ne faut pas croire qu’avoir contracté le virus une fois représente une protection à vie. De plus en plus de cas de patients réinfectés sont étudiés scientifiquement.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une femme se fait tester à Milan, en Italie, le 28 octobre 2020. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Il y a aujourd’hui une cinquantaine de cas en cours d’analyse aux États-Unis mais l’un d’entre eux inquiète particulièrement les chercheurs. Il s’agit d’un jeune patient du Nevada : un homme de 25 ans qui en mars dernier a souffert de toux, de maux de tête, de diarrhées pendant quelques semaines. Puis début juin, il a refait une forme grave de coronavirus- Covid-19 qui l’a conduit cette fois à l’hôpital pour être placé sous oxygène. Ce cas analysé dans The Lancet montre bien deux rencontres avec deux variantes du virus pour ce patient et la deuxième a été beaucoup plus forte que la première. 

Des réinfections ou des réactivations du virus 

Il y a environ une quinzaine de cas bien renseignés de patients atteints deux fois par la maladie. Pour certains, le virus n’avait pas été éliminé complètement, il s’est réactivé en quelques semaines. On parle plutôt de rechute que de réinfection. Pour les autres, ils ont été testés positifs à plusieurs mois d’écart. La deuxième fois, un peu par hasard, lors d'un test aléatoire dans un aéroport par exemple, parce qu'ils n'avaient pas de symptômes. Pour les chercheurs, c’est plutôt bon signe : cela veut dire que leur système immunitaire a gardé en mémoire le virus et même s'il n'avait plus d'anti corps neutralisants, il a joué son rôle protecteur. Le cas de ce patient américain remet en cause leur optimisme. Il faut maintenant regarder s'il n'y a pas de problème commun dans le système immunitaire de ces patients réinfectés, ou une mutation du virus plus virulente. 

Des cas rares ou peu visibles ?

Ce ne sont que quelques cas connus, étudiés, renseignés. Est-ce que cela veut dire que les réinfections sont rares ou que l’on ne voit qu’une partie émergée de l'iceberg ? Aujourd’hui, les médecins généralistes et l'Inserm surveillent de près ces cas de patients à nouveau malades. Mais comme on ne faisait pas beaucoup de tests au printemps dernier, il est difficile de répondre clairement à la question tout de suite. Plusieurs études estiment déjà que l’immunité contre le coronavirus ne dure que quelques mois, comme contre le rhume. Ce n’est pas la varicelle et son immunité de longue durée. En attendant, les infectiolologues appellent tout le monde à faire attention et à ne pas croire que parce qu’on a été malade au printemps on ne participera pas à faire circuler le virus de nouveau cet hiver.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.