Covid-19 : Soufflez, vous êtes testés !
Pas très agréable l'écouvillon dans le nez ? Des chercheurs lyonnais tentent de mettre au point une machine dans laquelle il suffit de souffler pour savoir si l’on est positif ou pas au Covid-19.
C'est un consorsium de chercheurs pluridisciplinaires (CNRS, Ircelyon, Université Claude Bernard, Centre international de recherche en infectiologie, Inserm) qui travaille sur cet "éthylotest covid". On ne pourra pas avoir cette machine à la maison ou dans la poche, parce qu'il s’agit d’un appareil sophistiqué de la taille à peu près d’un réfrigérateur, équipé d’un embout en plastique dans lequel il faut souffler pour savoir si on est porteur du virus. Si les résultats sont concluants, les chercheurs imaginent déjà ces machines à l’entrée des restaurants ou des salles de concert pour pouvoir pister les personnes asymptomatiques.
Le fonctionnement de cette machine est basé sur la spectrométrie de masse qui analyse finement la quantité de composés organiques volatiles ou solides. Comme pour les appareils qui mesurent les polluants dans l’air ou ceux des tests antidopage. Ce testeur de souffle repère dans les particules de l’air expiré la signature du virus. Les chercheurs de l'Institut de recherche de la catalyse et de l’environnement (Ircelyon) avec les virologues des Hospices civils de Lyon l’ont inscrite dans leur ordinateur après l’analyse du souffle de patients covid hospitalisés l’an dernier à l'hôpital de la Croix-Rousse. En moins de deux minutes, la machine leur donne un résultat. Et les premiers essais montrent qu’elle trouve dans 95% des cas la même chose que les tests PCR avec un prélèvement dans le nez.
5 500 volontaires recrutés
Mais pour savoir si cet appareil fonctionne aussi sur des patients asymptomatiques, il faut plus de prélèvements et plus de comparaison. C’est tout l’objet de cette étude appelée Covid Air qui a commencé le mois dernier. Les chercheurs ont besoin de recruter 5 500 personnes pour le savoir. Ils ont installé leur machine au centre de dépistage du Palais des sports de Gerland où ils font faire aux volontaires un prélèvement naso-pharangé et souffler dans l’embout en plastique de la machine. Ils veulent pouvoir comparer les résultats des deux systèmes de prélèvement avec PCR et antigéniques pour voir la fiabilité de leur machine sur des personnes avec de faibles charges virales, peu de symptômes, des variants différents. Ils donneront leurs résultats cet été. Si ça marche, ils pensent pouvoir utiliser cette machine aussi pour d’autres virus respiratoires, notamment ceux chez des nouveaux-nés pour qui les prélèvements dans le nez sont compliqués. Et pour nous : fini l’écouvillon dans le nez !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.