Crise climatique : le niveau de CO2 dans l’atmosphère n'a jamais été aussi élevé depuis des millions d'années

Un centre de recherche basé à Hawaï dresse le bilan de la concentration de CO2 dans l'atmosphère. Le constat est sans appel, les efforts pour réduire les émissions de dioxyde de carbone sont insuffisants.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des raffineries du port de Rotterdam qui émettent du CO2, le 18 avril 2024. (ANP MAG)

La vitesse d’augmentation du CO2 dans l’atmosphère vient d’atteindre un nouveau record constate, mercredi 8 mai, un centre de recherche perché sur le volcan de Mauna Loa à Hawaï. Cette station est, depuis la fin des années 50, un lieu de référence internationale pour la mesure de la concentration du CO2 dans l'atmosphère.

L’analyse des mesures du mois de mars, les dernières en date, indique que non seulement la concentration de CO2 dans l'atmosphère a continué d’augmenter entre janvier et avril, mais en plus, elles ont augmenté plus rapidement que d’habitude. La mesure a fait un bond record par rapport à toutes celles faites les années précédentes sur cette même période. Cette concentration du dioxyde de carbone dans l'atmosphère atteint désormais 426 parties par million. C’est la plus élevée depuis des millions d’années.

Une couverture chauffante

Les efforts pour réduire les émissions provenant des centrales électriques, des transports de l’industrie sont donc insuffisants. En 2023, les émissions mondiales de carbone provenant des combustibles fossiles ont continué à augmenter. Cette concentration record nous rappelle aussi qu’une fois que le CO2 se retrouve dans l’atmosphère, il y reste pendant des centaines d’années, à moins d’être capté par des puits de carbone, végétaux ou océaniques. La nature nous rend le service de capter chaque année la moitié des émissions de carbone dues aux activités humaines, 
mais ça n'est que la moitié. L’autre moitié s’accumule, et agit comme une couverture chauffante.
De plus, et c'est une explication supplémentaire, en ce moment, le phénomène climatique El Nino en entraînant des sécheresses dans les zones tropicales, réduit l'efficacité de la végétation à absorber le carbone.

The Guardian a récemment interrogé 380 scientifiques, parmi les plus grands spécialistes mondiaux du climat. Quelque 80% d'entre eux pensent qu'il n'est déjà plus possible de respecter l'accord de Paris (se maintenir en dessous des 1,5°C réchauffement d’ici la fin du siècle), ce qui sera synonyme dans les années qui viennent de vague de chaleur, d’incendies, d’inondations d’une intensité bien supérieures à celles que nous connaissons déjà. Dans cet article, ces scientifiques rappellent pourtant que les solutions existent pourtant pour réduire les émissions de carbone, mais ils dénoncent l’inertie politique et le lobby des énergies fossiles.

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