Datarmor : le supercalculateur de l'Ifremer pour faire avancer encore plus vite l’étude des océans
Côté physique Datarmor n‘est pas des plus glamour, il se compose d’une quinzaine d’armoires métalliques, comme de gros réfrigérateurs alignés dans une même pièce et qui font un bruit d'aspirateur. Mais ce supercalculateur est un bijou de technologie représentant l’équivalent de la puissance de calcul de 3 000 ordinateurs réunis et la capacité de stockage de 70 000 disques durs de PC individuels.
Datarmor existait déjà, mais il est en train d’être mis à jour, pour coller aux performances des calculateurs de dernière génération. "Avec ce système, nous avons à peu près dix ans d’avance sur l’informatique grand public", explique Mickael Dequidt, l’un des coadministrateurs de ce supercalculateur, installé sur le site Ifremer (l'institut français de recherche dédié à la connaissance de l'océan) de Plouzané - près de Brest dans le Finistère.
Ce supercalculateur va permettre d'accélérer la recherche. La masse de données collectées dans les océans ne cesse d’augmenter. L’Ifremer reçoit en permanence, toutes sortes d’images, de mesures provenant de capteurs, de caméras installées sous l’eau. Il y a aussi l’accumulation de données satellite qui sont conservées année après année pour pouvoir modéliser l’état des océans. L’intérêt de ce supercalculateur, c’est qu’il va permettre d’accélérer le traitement et le stockage de cette masse gigantesque de données.
Un océan virtuel pour étudier la réaction du milieu
Les chercheurs vont pouvoir par exemple étudier plus facilement les courants marins, prévoir par exemple la formation de vagues scélérates - des vagues rares et dangereuses. Grâce au supercalculateur, l’ambition est, aussi, de pouvoir créer dans les années qui viennent un jumeau numérique pour l’océan. Un océan virtuel dans lequel il serait possible de modifier certains paramètres pour étudier la réaction du milieu (face réchauffement climatique, par exemple).
Et enfin, côté biodiversité, les chercheurs vont pouvoir aussi séquencer et stocker plus facilement le génome d’animaux marins, pour leur trouver des ancêtres communs. Ils pourront aussi entraîner un système d’intelligence artificielle à visionner et légender tout seul des vidéos sous-marines, en lui apprenant à reconnaître les espèces. Le chantier est colossal car, malgré des décennies d’explorations, 95% de ces océans profonds restent à explorer.
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