A partir du 2 août, l’humanité vit à crédit sur les ressources de la planète
Cette année, le jour du dépassement de la Terre intervient cinq jours plus tard que l’an dernier qui était le 28 juillet. Déjà en 2020 , année du Covid, le jour du dépassement avait été retardé de trois semaines. Mais globalement, l'évolution depuis que ce jour symbolique est calculé, l’évolution est vertigineuse : en 1970 c’était le 29 décembre. Dans les années 80 : en novembre. Années 90 : en octobre. En 2000, c’était en septembre. Aujourd’hui, 20 ans plus tard, c’est juillet-août
Ce calcul est effectué chaque année par une ONG américaine, Global Foodprint Network (foodprint en anglais c'est l'empreinte écologique) fondée et présidée aujourd'hui par un biologiste suisse Mathis Wackernagel à Oakland en Californie. Ils prennent en compte trois millions de données statistiques dans 200 pays : ce que nous prélevons comme poissons, forêts, minerais, ce que nous occupons comme surface y compris pour absorber nos déchets, dont le CO2. Sans oublier ce qu'on appelle la "biocapacité" de tous ces écosystèmes à se régénérer. Mercredi 2 août, nous avons donc épuisé notre quota. La Terre a donné en sept mois tout ce qu’elle avait à donner pour 12. Dit autrement, il faudrait 1,75 planète Terre pour satisfaire la demande humaine d'aujourd’hui.
Tous les pays ne sont pas égaux sur ce sujet
L’ONG calcule donc un jour précis pour chacun. Celui qui arrive le plus tôt dans l'année est le Qatar : le 10 février. États-Unis et Canada : le 13 mars. En Europe, Belgique, Danemark et Finlande arrivent aussi fin mars. Ä l’inverse, la Jamaïque est la dernière : le 20 décembre. En France c’est le 5 mai. Si toute l'humanité vivait comme les Français, il faudrait non pas 1,75 mais 2,9 planètes Terre.
Depuis quelques années, l’ONG note un tassement dans la courbe. Faut-il y voir un effet de la crise économique ou d’une décarbonation volontaire ? Difficile à dire. Plus prosaïquement, les cinq jours gagnés cette année, eux, seraient surtout dus à la mise à jour des nouvelles connaissances scientifiques, notamment sur la séquestration du carbone par les océans.
Selon l’ONG, pour atteindre l'objectif 2030 de 43% de baisse d'émissions de gaz à effet de serre, il faudrait "gagner 19 jours par an pendant les sept prochaines années". Un exemple concret : le WWF France a calculé, qu'on gagne un mois en divisant notre consommation de viande par deux et en réduisant le gaspillage alimentaire. Si vous voulez connaître votre propre jour du dépassement, c'est possible sur le site footprintwork.org.
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