Des drones utilisés à La Réunion pour combattre le moustique tigre
Le mois de mai, c’est le mois des ponts mais aussi celui où débute en métropole la période de surveillance active du moustique tigre.
Le moustique tigre est fortement présent en outre-mer mais aussi de plus en plus dans l'hexagone. Il pique comme ses cousins traditionnels, mais surtout il peut être porteur de maladies potentiellement graves comme la dengue, le chikungunya ou le zika. Du coup, on tente de limiter son impact et sa présence.
Il y a des mesures simples qui peuvent être prises et qui sont d’ailleurs rappelées par les autorités sanitaires en cette période, comme par exemple d’éviter de laisser traîner au jardin une vieille bassine pleine d’eau stagnante et dans laquelle ces moustiques aiment patauger. Il y a des mesures plus radicales si le moustique est installé : on pulvérise un insecticide et on tue tout le monde. Mais ces produits ne sont pas sans danger et donc il faut éviter de les répandre n’importe où, surtout à proximité des lieux d’habitation.
Intervention de drones
Et pourquoi pas des drones pour lutter contre les moustiques tigres ? Des petits drones que l’on trouve dans le commerce et qui sont ici utilisés pour développer une nouvelle stratégie de lutte : le moustique stérile !
L’idée c’est de répandre dans les zones infestées des milliers de moustiques mâles qui ont été stérilisés par irradiation, qui vont donc chercher bonheur auprès des moustiques femelles sauvages et du coup stopper là leur histoire familiale, aucune descendance n’étant possible. Vous multipliez cela par le nombre de moustiques lâchés et, si l’expérience fonctionne bien, vous diminuez d’autant la présence de l’espèce dans une zone donnée voire vous la faites disparaître.
Un premier lâcher par drone vient d’avoir lieu à La Réunion, dans le cadre d’un programme de recherches mené par le Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) : 8 800 moustiques largués d’un coup, dont les scientifiques vont suivre l’évolution, l’adaptation et l’impact sur les populations au fil du temps. Les premiers résultats sont attendus d’ici l’été.
Avantage de cette méthode : elle est maîtrisée, on l’utilise par exemple depuis des dizaines d’années pour lutter contre la prolifération de certaines espèces de mouches et elle ne semble avoir aucun impact sur l’environnement.
Des moustiques génétiquement modifiés
Il existe aussi une autre méthode, mais qui pose plus de questions. Toujours sur ce même principe d’utiliser la reproduction pour affaiblir l’espèce nuisible, des recherches sont menées avec des moustiques génétiquement modifiés. L’idée, c’est que ces moustiques transmettent à leur descendance ce gène qui peut par exemple rendre impossible le passage à l’état adulte des jeunes femelles, ou qui peut les empêcher de transmettre le virus.
Cette méthode transgénique est notamment proposée par une entreprise britannique, Oxitec, qui débute en ce moment une campagne de lâcher de centaines de milliers de ces moustiques "OGM" en Floride, zone bien infestée. Mais cela ne se fait pas sans quelques réticences locales d’une partie de la population qui s’interroge sur l’impact de ces moustiques transgéniques. Lors d’une expérience similaire menée au Brésil, il y a quelques années, des moustiques mutants étaient apparus, inquiétant certains scientifiques locaux et américains.
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